Les équipes de décontamination à l’aéroport de Kuala Lumpur en Malaisie, le 25 février. | MANAN VATSYAYANA / AFP

Deux femmes ont été inculpées mercredi 1er mars par la justice malaisienne pour l’assassinat de Kim Jong-nam, demi-frère tombé en disgrâce du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Siti Aisyah, Indonésienne de 25 ans, et Doan Thi Huong, Vietnamienne de 28 ans, sont donc formellement accusées du meurtre, survenu le 13 février à l’aéroport de Kuala Lumpur.

Les deux suspectes, menottées et vêtues de t-shirts, sont arrivées au tribunal sous bonne escorte. En cas de condamnation, elles encourent la peine de mort par pendaison. L’audience devant le tribunal, situé dans la banlieue de la capitale, a duré moins de 20 minutes. Une centaine de policiers lourdement armés et portant des cagoules gardaient les entrées. Le procès ne devrait pas commencer avant plusieurs mois.

Un vidéo gag

Selon les enquêteurs, elles ont aspergé la victime de VX, un agent neurotoxique classé comme arme de destruction massive. Des images de vidéosurveillance ont montré Kim Jong-nam approché de dos par deux femmes dont l’une lui projette apparemment quelque chose au visage. La victime avait ensuite été conduite à la clinique de l’aéroport avant de succomber pendant son transfert à l’hôpital. Les accusées affirment avoir été dupées et avoir cru participer à un vidéo gag. La police malaisienne assure, de son côté, qu’elles savaient ce qu’elles faisaient.

Depuis le début de cette affaire aux relents de Guerre froide, la Corée du Sud pointe un doigt accusateur sur son voisin du Nord, citant un « ordre permanent » du dirigeant Kim Jong-un pour éliminer son demi-frère, critique du régime parmi les plus hermétiques au monde. Pyongyang a dépêché en Malaisie un haut diplomate, pour tenter de récupérer le corps de Kim Jong-nam, qu’elle n’a toujours pas officiellement identifié comme étant la victime. De même les autorités nord-coréennes n’ont pas accepté les conclusions de l’autopsie.