Jean-Marie Le Pen quittant le tribunal d’Aix-en-Provence, le 23 janvier 2017 | BORIS HORVAT / AFP

Il avait réitéré ses propos, la justice a réitéré sa condamnation. La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi 1er mars la condamnation de Jean-Marie Le Pen à 30 000 euros d’amende pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de « détail » de l’histoire de la seconde guerre mondiale, en avril 2015.

Le président d’honneur du Front national a été reconnu coupable de contestation de crime contre l’humanité. La cour a également confirmé, à titre de peine complémentaire, une mesure de publication d’un communiqué judiciaire dans trois journaux. Jean-Marie Le Pen avait, en outre, été condamné à verser au total 10 001 euros de dommages et intérêts à trois associations parties civiles.

Lors de l’audience, le 15 décembre 2016, l’avocate générale avait requis la confirmation de la peine prononcée en première instance et étrillé la « persistance » de Jean-Marie Le Pen à tenir ces propos, son « discours haineux ». Son avocat, François Wagner, avait quant à lui invoqué une « dénaturation » des propos de son client.

Coutumier de ces propos

Le 2 avril 2015, au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait s’il regrettait d’avoir qualifié les chambres à gaz de « détail », Jean-Marie Le Pen avait répondu : « Pas du tout. Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la guerre, à moins d’admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz ».

Le journaliste l’avait alors relancé, demandant si « des millions de morts » pouvaient être qualifiés de « point de détail ». « C’est pas un million de morts, c’est les chambres à gaz », « moi je parle de choses précises. Je n’ai pas parlé de nombre de morts. J’ai parlé d’un système. J’ai dit que c’était un détail de l’histoire de la guerre », avait insisté l’ancien leader frontiste.

Le parquet avait requis au moins 30 000 euros d’amende contre Jean-Marie Le Pen, déjà condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour ces propos, tenus pour la première fois en 1987 au micro du Grand Jury RTL-Le Monde.

Sa fille Marine, qui lui a succédé à la tête du FN, a condamné ces propos, qui ont entraîné la suspension – ensuite annulée par la justice – de Jean-Marie Le Pen du parti qu’il a longtemps incarné, puis son exclusion. Exclusion validée par la justice mi-novembre, mais Jean-Marie Le Pen reste président d’honneur du FN, décision dont le parti d’extrême droite a fait appel.

Il y a seulement deux jours, le 27 février, Jean-Marie Le Pen a été reconnu coupable de « provocation à la haine et à la discrimination ethniques » et condamné en appel à 5 000 euros d’amende pour des propos sur les Roms tenus lors d’une réunion publique à Nice en 2013.