Quelque part dans le futur. La Terre a été dévastée par une mystérieuse catastrophe – et l’humanité est retournée à l’âge de pierre. Voire un peu avant : tandis que les humains vivent en tribus, vêtus de peaux de bête, et subsistent par la chasse et la cueillette, des robots ressemblant à s’y méprendre à des dinosaures ou à des bêtes de l’ère néandertalienne rôdent… Horizon : Zero Dawn, qui sort ce mercredi 1er mars sur PlayStation 4, ne fait pas dans la demi-mesure : derrière ce scénario un peu alambiqué, tout y est grand. La carte du monde à explorer, les monstres-robots à affronter et les possibilités.

Horizon Zero Dawn - E3 2016 Gameplay Video | Only on PS4
Durée : 08:38

L’héroïne du jeu, Aloy, est une paria, une orpheline rejetée de sa tribu pour des raisons qu’elle ne comprend pas vraiment. Elevée par un père adoptif qui lui apprend à chasser et à survivre, elle se met rapidement en quête de ses origines. Une histoire personnelle qui va sans surprise se mêler à la fois à l’histoire des guerres entre tribus et à la principale question que pose le scénario : l’origine des machines, et les raisons de la « corruption », une sorte de virus qui semble rendre fous les robots. Armée de son arc et d’antiques (comprendre : futuristes pour nous) artefacts lui permettant de visualiser les points faibles et de pirater les machines, Aloy est prête à parcourir le vaste monde…

Manette en main, Horizon : Zero Dawn se joue comme un classique jeu de rôle en monde ouvert : on y parcourt de vastes étendues, arc en bandoulière, pour remplir des missions plus ou moins difficiles, optionnelles ou non ; au fil des combats, on gagne de l’expérience, que l’on peut utiliser pour débloquer des compétences ; on améliore son équipement…

Hormis son univers baroque, ce n’est pas l’originalité qui fait la force première du jeu : Horizon : Zero Dawn emprunte beaucoup à ses prédécesseurs, parfois jusque dans les détails. A FarCry et Tomb Raider (le système de crafting, les déplacements, les feux de camp), à The Witcher 3 (dont on sent l’inspiration dans les systèmes de quêtes) ou à Fallout (l’humour en moins). Mais il le fait avec talent, en utilisant des commandes et des codes efficaces et familiers des habitués des jeux de rôle de manière habile.

Des machines réussies

Paisibles et craintives, ces machines peuvent aussi s’avérer très dangereuses lorsqu’elles sont affolées. | Guerilla Games / Sony

Surtout, il réussit à créer une expérience qui n’est pas celle d’un simple jeu en monde ouvert de plus. Les machines, avec leur variété, leur dangerosité et leurs secrets, changent la donne. Pour les vaincre, il faut, en bon pisteur, les observer, les traquer, les approcher discrètement en tirant parti du couvert. Apprendre comment les pirater ou les détruire, voire les affaiblir peu à peu en détruisant leurs protections avant de leur porter le coup fatal, plutôt que de se lancer tête baissée dans la bataille.

Très vite, on s’y croit : Horizon : Zero Dawn récompense le fait d’agir conformément à son personnage, et l’on prend un réel plaisir à rôder comme une ombre dans les herbes folles pour s’approcher d’un troupeau qui peut en quelques secondes se transformer en meute fatale, et à ressentir un petit pic d’adrénaline lorsque part la première flèche… Bien conçues, très joliment animées, les machines font véritablement tout le sel de Horizon : Zero Dawn. Du tigre à dents de sabre aux mini-vélociraptors en passant par le tyrannosaure-robot, c’est tout le bestiaire des peurs primales des mammifères qui est efficacement remis à jour.

En les piratant, on peut utiliser certaines machines comme montures. | Guerilla Games / Sony

Restent quelques points sur lesquels Horizon : Zero Dawn ne va pas tout à fait au bout de ses ambitions. Outre les temps morts classiques que représente le fait de devoir gérer un inventaire pléthorique à la manette, on peut regretter que tous les personnages secondaires et quêtes annexes n’aient pas bénéficié du même niveau de soin. Alors que certains personnages, dont la haute matriarche qu’Aloy rencontre au tout début de l’aventure, sont particulièrement réussis, de nombreux autres humains croisés par Aloy par la suite sonnent beaucoup plus « creux ».

C’est d’autant plus dommage que Guerrilla Games a réussi, avec Aloy, à créer une héroïne convaincante, qui emprunte autant à Ygritte de Game of Thrones qu’à Princesse Mononoké sans tomber dans le travers habituel de l’hypersexualisation. Difficile, plus généralement, de ne pas voir dans le jeu un héritier indirect du classique de Miyazaki, dans lequel la nature se rebelle contre les machines construites par l’humanité. A la différence près que, dans Horizon : Zero Dawn, nature et machines coexistent finalement de manière pacifique. Du moins tant que l’être humain ne s’en mêle pas…

L’avis de Pixels

On a aimé :

  • C’est beau, c’est grand, c’est très bien fait.
  • Chasser des tyrannosaures-robots à l’arc.
  • Une héroïne qui dépote.

On a moins aimé :

  • Que tous les personnages secondaires ne soient pas aussi réussis que la matriarche.
  • Quelques ratés dans la gestion de la difficulté.
  • Gérer un inventaire complexe à la manette, ça n’est jamais agréable.

C’est plutôt pour vous si :

  • Vous cherchez un très bon jeu d’aventure dans lequel vous perdre quelques dizaines d’heures.
  • Votre classe préférée à Donjons et Dragons est rôdeur, vous êtes secrètement amoureux (se) d’Aragorn.
  • Vous avez adoré The Witcher 3 mais vous auriez préféré qu’il ait des ptérodactyles robots à la place des griffons.

Ça n’est pas pour vous si :

  • Vous pensez que les robots c’est un truc de nerd bizarre.
  • Et les dinosaures aussi.
  • Sans parler des gens qui chassent à l’arc.

La note de Pixels :

89 % de déchirure