Documentaire sur Arte à 22 h 20

ONLY NEW ORLEANS - Official Trailer
Durée : 02:15

L’ouragan Katrina, apparu le 23 août 2005 dans les Bahamas, s’est abattu le 29 août sur La Nouvelle-Orléans (Louisiane). D’autres villes, dans d’autres Etats, ont été touchées, mais rien de comparable avec l’ampleur de la catastrophe à La Nouvelle-Orléans. Début 2006, près de 1 300 corps ont été officiellement identifiés. Près de 200 000 habitants, en majorité des quartiers les plus pauvres, vont quitter les lieux et reviendront plus tard.

Dix ans plus tard, le documentaire de Vassili Silovic part à l’exploration de la ville. « J’ai dit à mon public qu’on allait faire revivre cette ville note par note », indique le trompettiste James Andrews, qui résume ainsi le propos du film, la renaissance par le biais de la musique. Si particulière ici, qu’elle soit blues, soul, funk et bien sûr jazz, dans ses croisements avec les musiques d’Afrique de l’Ouest et celles des Caraïbes.

Radeaux de fortune

Le film est construit en allers et retours entre le passé et le présent. Des images d’archives montrent les flots déversants, des gens accrochés à des radeaux de fortune, la détresse des réfugiés entassés au stade couvert Superdome ou à l’Ernest N. Morial Convention Center. Et les souvenirs d’habitants qui ont vécu des moments tragiques.

Le présent, c’est la fête musicale, ses mythologies, les parades, les formations de jazz dans la rue, les clubs, le pianiste de boogie-woogie, le guitariste de blues acoustique, le quotidien des musiciens. Et le style de vie, détendu, ouvert. Mais aussi des maisons et des bâtiments encore à l’abandon, les critiques toujours vives contre les autorités dans la gestion de l’après-ouragan.

Arte

Les témoignages sont souvent bouleversants, traumatismes individuels devenus collectifs. Et, à mesure que l’on avance dans le film, cette question récurrente, comme l’indique le tubiste et contrebassiste Ben Jaffe, du Preservation Hall, l’institution consacrée au jazz des origines, « la ville allait-elle retrouver son âme ? » Pas certain.

Les prix de l’immobilier, après la reconstruction, ont explosé, les plus pauvres ne peuvent pas suivre. Des familles plus aisées se sont installées, qui ont fait pression pour que le bouillonnement musical des rues, cette carte postale qui les avait attirées, se déplace loin de chez eux. Le typique et l’authentique, oui, mais pas en bas de la maison.

Only New Orleans, de Vassili Silovic (All., 2015, 90 min).