Une mobilisation pour compter l’état des forces en présence. L’équipe de François Fillon a décidé d’organiser un rassemblement en soutien au candidat de droite à la présidentielle qui traverse une énième crise, à une cinquantaine de jours du premier tour de l’élection. L’événement doit avoir lieu dimanche 5 mars à 15 heures sur la place du Trocadéro, dans le 16e arrondissement de Paris.

Selon nos informations, l’organisation de ce rassemblement a été source de divergences au sein de l’équipe de M. Fillon, mais le sénateur Bruno Retailleau, très proche de M. Fillon, a poussé pour que l’événement se tienne.

L’hebdomadaire Valeurs actuelles a présenté, mercredi, l’événement comme une « marche contre le coup d’Etat des juges »« Ce n’est pas une manifestation, c’est un rassemblement pour nos valeurs, pour le projet de redressement que porte François Fillon », a rectifié sur Twitter M. Retailleau.

« Méfions-nous d’instrumentaliser et de chauffer à blanc »

Reste que l’organisation de cet événement provoque des dissensions à droite. « On ne fait pas jouer contre les juges une justice populaire. Cela n’est pas responsable », a souligné sur France Info le député du Rhône Georges Fenech.

Ce rassemblement relève d’« une stratégie extrêmement dangereuse », a appuyé le député de la Manche Philippe Gosselin, qui ne se déplacera pas dimanche. « Je n’irai pas au Trocadéro m’associer à une forme de manifestation contre les juges et la justice. Ce sont des institutions nécessaires à l’Etat de droit et nos démocraties sont plus fragiles qu’on ne le pense », a souligné auprès de l’agence France-Presse l’élu, qui avait soutenu Alain Juppé pendant la primaire de la droite.

« Méfions-nous d’instrumentaliser et de chauffer à blanc un public », a aussi mis en garde M. Gosselin, qui craint des « incidents » avec des anti-Fillon.

Avec les démissions de proches de Bruno Le Maire et d’Alain Juppé, l’équipe de campagne de François Fillon se réduit désormais aux fillonistes historiques et à Sens commun, émanation politique de La Manif pour tous.

Le mouvement, qui soutenait M. Fillon lors de la primaire de la droite, doit d’ailleurs participer à l’organisation du rassemblement de dimanche. La Manif pour tous a en revanche nié toute implication dans la logistique de l’événement.