Le principal prestataire français d’assistance en matière militaire, Défense conseil international (DCI), va revoir son offre, notamment pour conserver ses clients du Golfe.

Cette région supporte le cœur de son activité, avec quelque 3 000 stagiaires formés venant d’Arabie saoudite, du Koweït, du Qatar et des Emirats arabes unis. Les contrats de DCI, noués historiquement dans le sillage des grandes ventes d’armement à l’export de la France (blindés, Mirage 2000, frégates), portent sur la formation d’officiers, de pilotes, ou l’assistance en matière de maintenance d’équipements.

Plus des deux tiers du chiffre d’affaires opérationnel de l’entreprise (qui a atteint près de 230 millions d’euros en 2016) sont réalisés avec le Moyen-Orient. Mais la chute du prix du pétrole risque d’avoir des effets durables sur l’activité. « Nos prévisions de chiffre d’affaires pour 2013-2017 étaient basées sur un baril à 110 dollars. A 50 dollars, nos clients, notamment les Saoudiens, sont en difficulté. Dans tous les domaines, ils veulent renégocier, revoir les clauses contractuelles », explique Jean-Michel Palagos, PDG de DCI. « Les discussions sont âpres. Et les concurrents américains sont partout ».

Prestations globales

M. Palagos, un ancien du cabinet du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, vient d’être renouvelé à son poste le 17 février pour trois ans par le conseil d’administration de DCI (à 49,9 % l’Etat, 50,1 % le secteur privé).

« Nous devons être plus efficaces, avec des offres plus modulaires », explique-t-il. Sous-entendu, moins chères aussi. Les prises de commandes de 2016 ont connu une légère baisse. Jusqu’à présent, DCI vendait des prestations globales, couvrant la formation, la logistique, le logement et l’accompagnement des familles des stagiaires. Une direction commerciale va être créée. « Nous resterons auprès du ministère de la défense comme un acteur de sa stratégie d’influence et de la diffusion du savoir-faire des armées françaises, mais nous devons nous adapter ».

DCI vient de gagner un appel d’offres de l’Agence européenne de défense pour un simulateur de formation au pilotage des drones. L’entreprise entend continuer de développer les nouveaux secteurs du cyber, de la médecine militaire, du soutien pétrolier, ou de l’ingénierie de formation. Les derniers grands contrats à l’export de la défense française ne lui ont pas tous été profitables – la formation des pilotes qataris sur Rafale est assurée pour l’heure directement par l’armée de l’air. « Mais cela pourrait changer », espère M. Palagos.