Après l’annonce de sa mort, vendredi 3 mars, à l’âge de 85 ans, les hommages à Raymond Kopa se sont enchaîné aussi vite que l’ancien footballeur multipliait les dribbles sur les pelouses, au sommet de sa carrière. « C’était comme un frère aîné, a commenté Just Fontaine, son ancien coéquipier en équipe de France, de deux ans son cadet. En 1958 [au Mondial], on partageait la même chambre, on passait des nuits à parler foot. Raymond avait du caractère, moi aussi, et ça a fait un duo magique. C’était la première légende du foot français, il est parti au Real, il a gagné trois Coupes d’Europe des clubs champions. Il dribblait et moi je marquais. C’était un dribbleur et tant qu’il n’avait pas fini, il ne donnait pas sa passe. Et j’étais toujours là quand il la faisait. »

Raymond Kopa lors d un entrainement le 16 janvier 1959 | Rue des Archives / © Rue des Archives/AGIP

Michel Hidalgo, son ancien coéquipier à l’époque glorieuse du Stade de Reims, avant d’être sélectionneur de l’équipe de France (1976-1984), a salué « un homme d’une qualité extraordinaire » et « l’un des plus grand noms du football français » . « La vie était facile avec lui. »

En trois saisons au Real Madrid, Kopa a remporté trois fois la Coupe d’Europe (1957, 1958, 1959) et deux championnats d’Espagne. Entre 1956 et 1959, il a joué 103 matches avec le Real et inscrit 30 buts. Le club espagnol a observé une minute de silence lors de l’entraînement, vendredi. Sur le site du club, les Madrilènes ont présenté leurs condoléances, s’affichant « unis dans la douleur avec sa famille » et louant « un joueur à la technique exquise, avec une grande capacité à dribbler et à déséquilibrer l’adversaire en attaque ».

Le champion du monde français Zinédine Zidane, désormais entraîneur du... Real, souligne le rôle de précurseur de son prédecesseur, troisième de la Coupe du monde 1958 : « C’est lui qui nous a montré le chemin, c’est lui qui a ouvert la voie. Il est venu au Real Madrid à l’époque où ce n’était pas facile de venir dans un club comme celui-là. Il l’a fait de la plus belle des manières. Il a marqué son histoire. Avec sa disparition, on est très touché. »

« Journée très triste pour le football »

« A chaque fois qu’il est venu ici [en Espagne], il sentait le “cariño” [l’affection] de tout le monde, poursuit Zidane. (...) Quand il est venu au mois de janvier pour le Ballon d’or, à ce moment-là on a vu qu’il n’était pas très bien, que c’était plus difficile. » « C’est une journée très triste pour le football », a pour sa part commenté le président de la FIFA, Gianni Infantino.

Mais les hommages au Ballon d’or 1958 ne se sont pas limités au monde sportif. François Hollande a salué vendredi la mémoire de la « légende », qui « a inspiré bien des jeunes de son époque et qui suscite toujours la curiosité émerveillée des générations suivantes ».

« Il alliait l’intelligence du jeu à une technique remarquable », a ajouté le président de la République dans un communiqué, saluant « l’un des sportifs les plus admirés de France ».

Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a lui aussi salué la mémoire d’« un grand footballeur et un amoureux du beau jeu ».

Ce week-end, une minute de silence sera observée lors des rencontres de Ligue 1 et Ligue 2, en hommage à l’ancien milieu offensif.