Nicolas Sarkozy en meeting à Provins, le 12 septembre 2016. | THOMAS SAMSON / AFP

Nicolas Sarkozy ne veut pas apparaître comme un acteur de la crise que traverse la droite, mais la journée qu’il a passée a encore été très chargée. Ce vendredi matin, François Fillon a appelé deux fois l’ancien chef de l’Etat. L’ex-premier ministre lui a fait part de sa volonté de tenir bon. « Cela ne peut pas durer comme ça », lui a expliqué M. Sarkozy, qui a réitéré ses inquiétudes sur un possible éclatement de droite.

Nicolas Sarkozy n’a, en revanche, pas demandé à son ancien premier ministre de retirer sa candidature, ne voulant pas le brusquer. En privé, M. Sarkozy se dit pourtant préoccupé par le rassemblement de soutien à François Fillon, prévu dimanche sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris. Il craint que l’image de la droite ne soit ternie et que des groupuscules radicaux ne se mêlent à la foule, dans un lieu où lui-même avait organisé un meeting, entre les deux tours de la présidentielle de 2012.

En fin de matinée, l’ancien président a reçu le président du Sénat, Gérard Larcher, et le secrétaire général du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, qui avaient demandé à le voir. Les deux responsables sont venus plaider la cause d’Alain Juppé. Mais l’initiative des « juppéistes » semble prématurée pour M. Sarkozy, car elle pourrait, selon lui, pousser certains électeurs vers le FN.

Fillon « hyper combatif et déterminé »

De son côté, M. Fillon est inflexible et entend aller jusqu’au bout coûte que coûte. « Il est hyper combatif et totalement déterminé. Il se fait un devoir de tenir, car laisser la place à Juppé, ce serait ouvrir un boulevard au FN », explique son entourage. « Il est submergé de messages de soutien », tente de positiver un proche du candidat, espérant que « la manifestation de dimanche sera calme massive et républicaine ».

« François Fillon n’est pas dans une démarche d’aveuglement ou de fanatisme, mais dans une démarche de raison et de convictions, explique le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui fait partie de la garde rapprochée du candidat. Le renoncement serait plus simple, mais il a la certitude que la solution alternative n’est pas possible. »

Pour M. Retailleau, l’option Juppé n’a pas lieu d’être :

« La recherche d’une solution a été tranchée par le résultat de la primaire. Dans une élection présidentielle se gagnant au premier tour – étant donnée la tripartition de la vie politique – il est difficile de penser que quelqu’un qui a fait de loin le meilleur score puisse se faire remplacer par quelqu’un qui en a fait un inférieur. Sans compter les déchirements et les concurrences que cela pourrait entraîner. »

La journée de vendredi a été marquée par d’autres départs dans la campagne de François Fillon, en particulier celui de son porte-parole, Thierry Solère.