Le ministère des affaires étrangères malaisien a annoncé samedi 4 mars l’expulsion imminente de l’ambassadeur nord-coréen, conséquence des tensions entre les deux pays à la suite de l’empoisonnement, le 13 février à l’aéroport de Kuala Lumpur, du demi-frère en disgrâce de Kim Jong-un, Kim Jong-nam.

La décision de la Malaisie de déclarer « persona non grata » le diplomate fait suite au refus de Pyongyang de s’excuser pour les critiques émises à l’encontre de l’enquête malaisienne sur cet assassinat. La Corée du Nord a protesté vigoureusement contre l’enquête des autorités malaisiennes, accusées de collusion avec ses ennemis après qu’elles ont conclu à un assassinat, alors que Pyongyang soutient que la victime est morte d’une crise cardiaque.

Le chef de la police malaisienne a balayé ces accusations : « Notre enquête, étayée par les expertises, confirme que Kim a été assassiné. La Corée du Nord peut dire ce qu’elle veut, ce sont les faits. »

La brouille s’aggrave

Des images de vidéosurveillance ont montré Kim Jong-nam, approché par-derrière par deux femmes, dont l’une lui projette apparemment quelque chose au visage. Il a succombé pendant son transfert à l’hôpital. Selon l’enquête malaisienne, il a été victime d’une attaque au VX, un agent neurotoxique. La Corée du Sud et les Etats-Unis estiment qu’il a été tué par des agents de Pyongyang.

Une Indonésienne et une Vietnamienne soupçonnées d’avoir administré au demi-frère de Kim Jong-un le VX ont été inculpées, mardi, d’assassinat par la justice malaisienne.

Avant l’expulsion de l’ambassadeur, Kuala Lumpur avait déjà annoncé l’annulation, à compter du 6 mars, d’un accord bilatéral permettant à leurs ressortissants respectifs de se rendre chez l’autre sans visa. La Malaisie figurait parmi les rares pays au monde à avoir conclu de tels accords avec Pyongyang.