Alain Juppé lors de sa déclaration à la mairie de Bordeaux, le 6 mars. | MEHDI FEDOUACH / AFP

« Il est trop tard. » Alain Juppé a assuré lundi 6 mars, « une bonne fois pour toutes », qu’il ne « sera[it] pas candidat à la présidence de la République ». Le maire de Bordeaux ferme ainsi définitivement la porte à l’idée qu’il puisse constituer une alternative à François Fillon, empêtré dans l’affaire des emplois présumés fictifs de ses proches.

Dans une déclaration faite à la mairie de Bordeaux, M. Juppé a expliqué ne pas être « en mesure de réaliser le nécessaire rassemblement autour d’un projet fédérateur » et préférer, donc, renoncer à être un « recours ».

De plus, « les Français veulent un profond renouvellement » et l’ancien premier ministre a vu là une « aspiration de l’opinion » qui lui « semble plus forte que le besoin de solidité et d’expérience ». « Les récentes péripéties ont encore accru l’exigence d’exemplarité des Français vis-à-vis de leurs femmes et de leurs hommes politiques, a-t-il encore ajouté. Ici encore, je ne peux répondre pleinement à cette exigence, même si la justice qui m’a condamné m’a exonéré de tout enrichissement personnel. »

François Fillon « dans une impasse »

M. Juppé n’a pas épargné son concurrent de la primaire à droite, dont il a pointé « l’obstination » :

« Le déclenchement des investigations de la justice à son encontre et son système de défense fondé sur la dénonciation d’un prétendu complot et d’une volonté d’assassinat politique l’ont conduit dans une impasse. (…) Une partie du centre que certains d’entre nous ont rudement stigmatisé nous a quittés. Comme l’a montré la manifestation d’hier au Trocadéro, le noyau des militants et sympathisant LR s’est radicalisé. »

Dans cette allocution de 7 min 30 s, Alain Juppé n’a d’ailleurs pas exclu que François Fillon doive renoncer à être candidat, « si les pressions qu’exercent sur lui certains de nos responsables l [’y] contraignent ».