Christopher Ross, à droite, avec le ministre des affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, en novembre 2015. | FADEL SENNA / AFP

L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a présenté sa démission la semaine dernière, après huit ans passés à tenter de régler le conflit entre le Maroc et le Front Polisario, a annoncé, lundi 6 mars, un haut responsable des Nations unies. Cette démission souligne l’échec des Nations unies à faire avancer ce conflit vieux de plusieurs décennies vers un dénouement.

Christopher Ross « a travaillé pendant huit ans pour tenter de présenter un cadre qui permettrait aux parties, le roi du Maroc et le Front Polisario [mouvement indépendantiste sahraoui], de renouveler les négociations », a souligné le responsable des affaires politiques de l’Organisation des Nations unies (ONU), Jeffrey Feltman, à des journalistes. « Il n’a pas pu ramener les parties autour de la table des négociations », a -t-il ajouté.

Le nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a succédé à Ban Ki-moon le 1er janvier, envisage une série de nouvelles nominations d’émissaires représentant l’organisation dans le monde.

Des relations houleuses avec le Maroc

Le Maroc avait accepté à la fin de février de se retirer d’une zone contestée au Sahara occidental, expliquant que cette décision faisait suite à une demande en ce sens du nouveau chef de l’ONU.

Les relations entre Christopher Ross et Rabat ont souvent été houleuses. Ancien ambassadeur américain à Alger et à Damas, il a été durement critiqué par le Maroc qui l’accusait d’être partial en faveur du Front Polisario, soutenu par l’Algérie.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental, immense étendue désertique, est en grande partie sous le contrôle du Maroc depuis 1975. Un cessez-le-feu supervisé par une force de maintien de la paix de l’ONU (Minurso) est intervenu en 1991.

Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, alors que Rabat propose une autonomie sous sa souveraineté.

Ban Ki-moon avait provoqué la colère de Rabat l’an dernier en parlant « d’occupation » du Sahara occidental. En représailles, Rabat avait expulsé la majeure partie des membres civils de la Minurso, avant d’accepter le retour d’une partie de ces 75 experts.