Marine Le Pen, à Paris, le 7 mars. | GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

En dépit de tous ses efforts, Marine Le Pen n’est pas parvenue depuis un an à modifier de manière significative son image aux yeux des Français. Certes, elle apparaît à 80 % d’entre eux « volontaire », à 69 % « capable de prendre des décisions », tandis que 49 % (contre 45 %) estiment qu’elle « comprend les problèmes quotidiens des Français ». Mais ce sont les trois seuls traits d’image pour lesquels elle bénéficie d’opinions positives majoritaires.

En effet, 36 % seulement (contre 56 %) des Français jugent qu’elle a de nouvelles idées pour résoudre les problèmes de la France, 35 % (contre 60 %) la trouvent sympathique et chaleureuse. En outre, 28 % (contre 64 %) estiment qu’elle est honnête et qu’elle inspire confiance : ses récents démêlés judiciaires n’ont pas modifié ce pourcentage par rapport à 2016, mais elle a tout de même perdu 9 points depuis 2014 sur ce terrain-là. Enfin 24 % (contre 65 %) des personnes interrogées déclarent qu’elle serait une bonne présidente de la République et 38 % (+ 2 points depuis 2016) considèrent que le Front national est un parti qui a la capacité de participer à un gouvernement.

La candidate solidement installée en tête

L’image de la candidate frontiste n’enregistre donc pas de modification majeure depuis trois ou quatre ans. Sauf sur un point qui peut être déterminant lors de l’élection présidentielle. Mme Le Pen est jugée capable de rassembler au-delà de son camp par 42 % des Français. Elle enregistre, là, une baisse de 7 points depuis 2016 et de 16 points depuis 2014. Pour l’heure, elle n’apparaît pas en mesure d’élargir sensiblement son attractivité, notamment auprès des électeurs des Républicains qui ne sont que 36 % à lui reconnaître cette capacité de rassemblement, contre 57 % qui pensent le contraire.

Il n’empêche : Marine Le Pen semble solidement installée en tête de la course présidentielle. Un Français sur trois (33 %) souhaite qu’elle se qualifie pour le second tour de la présidentielle et trois sur quatre (76 %) estiment que c’est probable. De même, 19 % des Français souhaitent qu’elle gagne l’élection présidentielle, mais 36 % jugent que c’est assez (31 %) ou très (5 %) probable. Mais sur ces deux questions de souhait et de pronostic, l’écart est abyssal entre ses partisans, qui soutiennent massivement leur candidate, et les sympathisants des Républicains et de la gauche, qui la récusent de manière tout aussi massive. La fracture entre la France frontiste et celle qui ne l’est pas semble aujourd’hui irréductible.