Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, la chancelière allemande, Angela Merkel, le président français, Francois Hollande, et le président du conseil italien, Paolo Gentiloni (de gauche à droite), dans la galerie des glaces à Versailles, le 6 mars. | MARTIN BUREAU / AFP

Les dirigeants français, allemand, espagnol et italien ont plaidé lundi d’une seule voix pour une Europe à plusieurs vitesses censée tirer le projet commun de l’ornière. « L’unité n’est pas l’uniformité », a souligné François Hollande, hôte de ce mini-sommet auquel ont été conviés, au château de Versailles, l’Allemande Angela Merkel, l’Espagnol Mariano Rajoy et l’Italien Paolo Gentiloni. « C’est la raison pour laquelle je plaide pour qu’il y ait de nouvelles formes de coopération, pour de nouveaux projets, ce que l’on appelle des coopérations différenciées », a-t-il expliqué. Ainsi, selon lui, « quelques pays » pourraient « aller plus vite » et « plus loin dans des domaines comme la défense, comme la zone euro, à travers l’approfondissement de l’Union économique et monétaire, comme l’harmonisation fiscale et sociale, comme la culture ou la jeunesse ». Il s’agirait d’« aller plus vite et plus fort à quelques pays », mais « sans que d’autres en soient écartés » et « sans que d’autres ne puissent s’y opposer », a-t-il précisé.

Les dirigeants des quatre pays les plus peuplés de l’UE à 27 (sans le Royaume-Uni) retrouveront leurs homologues européens dès jeudi à Bruxelles, nouvelle étape avant un sommet censé relancer le projet européen, le 25 mars dans la capitale italienne. Ces projets risquent toutefois de se heurter aux nombreuses incertitudes qui pèsent sur le Vieux Continent avec des élections (présidentielle et législatives) en France, mais aussi aux Pays-Bas le 15 mars ou en Allemagne le 24 septembre. Dans un long entretien rendu public hier, M. Hollande a souligné que la « méconnaissance de ce qu’est l’UE » manifestée par le président américain Donald Trump obligeait précisément l’Europe « à lui démontrer sa cohésion politique, son poids économique et son autonomie stratégique ». Le chef de l’Etat français a insisté sur l’Europe de la défense, susceptible, selon lui, de « relancer » le projet commun. Mais pour ne froisser personne et éviter d’apparaître en « prescripteurs », les quatre dirigeants se sont gardés hier de toute annonce concrète.