Le ministre des affaires étrangères allemand, Sigmar Gabriel, quitte l’hôtel Adlon, à Berlin, après sa rencontre avec son homologue, Mevlut Cavusoglu, le 8 mars 2017. | © Fabrizio Bensch / Reuters / REUTERS

A l’issue d’une rencontre, mercredi 8 mars, à Berlin avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, Sigmar Gabriel, le chef de la diplomatie allemande, a déclaré que Berlin et Ankara doivent rebâtir leur amitié, a déclaré M. Gabriel, tout en soulignant que les accusations turques de nazisme contre l’Allemagne étaient une « ligne rouge ».

« Il n’y a pas d’alternative au dialogue, c’est seulement comme ça que, pas à pas, nous aurons la possibilité de revenir à une relation normale et ordinaire d’amitié entre les Allemands et les Turcs », a-t-il dit.

Relations tendues et invectives

La veille, à Hambourg, le ministre des affaires étrangères turc a tenu mardi une réunion publique pendant laquelle il a accusé Berlin de vouloir empêcher les Turcs vivant en Allemagne de faire campagne pour le référendum du mois prochain visant à donner plus de pouvoirs au président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Le vote des Turcs vivant en Allemagne – ils seraient 1,5 million en âge de voter – pourrait être décisif pour que la réforme voulue par le président Erdogan soit adoptée au mois d’avril.

Les relations entre la Turquie et ses alliés européens de l’OTAN se sont nettement détériorées depuis le coup d’Etat manqué de juillet 2016 en Turquie. Ankara a accusé Berlin et d’autres capitales d’avoir été lentes à condamner la tentative de putsch.

Les relations entre Berlin et Ankara se sont encore envenimées en fin de semaine dernière après l’annulation par les autorités allemandes d’une série de réunions publiques prévues par les responsables turcs sur le territoire allemand, pour certaines à la dernière minute.

Dimanche, Recep Tayyip Erdogan a estimé que de telles pratiques ne différaient en rien de celles de la période nazie, s’attirant une réaction sévère de l’Allemagne dès le lendemain.