Pour Olivier Niggli, en juin 2016 à Londres. | ADRIAN DENNIS / AFP

Pour Olivier Niggli, le directeur de l’Agence mondiale antidopage (AMA), la lutte contre le dopage a « désespérément » besoin des lanceurs d’alerte car les agences comme la sienne « ne peuvent pas tout faire ».

« Pour les encourager à coopérer, nous ne pouvons pas tout faire. Nous avons besoin des forces de l’ordre pour nous aider à protéger les lanceurs d’alerte. Elles sont les seules a pouvoir le faire (…). Je pense que dans la plupart des cas, les lanceurs d’alerte devraient être assurés de leur sécurité par les forces de l’ordre avant de s’exposer. Cela devrait être le processus normal. »

Il pense qu’avec une aide des gouvernements envers les personnes qui révèlent des systèmes de dopage encouragerait les dénonciations. Il prend pour exemple un récent scandale dans l’athlétisme russe, rendu public par l’athlète Yulia Stepanova et son mari Vitaly, un ancien contrôleur de l’Agence russe antidopage.

Leurs témoignages ont lancé le processus d’enquête qui a abouti à la suspension de la Fédération russe d’athlétisme de toute compétition internationale et à une vaste tentative de refonte de l’antidopage russe. Le couple vit désormais caché, aux Etats-Unis.

Un contre-exemple, pour M. Niggli, est le cas du coureur de 1 500 mètres russe Andreï Dmitriev. Il est apparu, en janvier, dans un documentaire de la chaîné allemande ARD pour révéler que des entraîneurs russes impliqués dans le scandale de dopage d’Etat continuaient à opérer. « C’était sa décision, reconnaît le directeur de l’AMA. Mais après cela, il ne peut plus nous servir à rien car plus personne ne voudra lui parler en Russie. Un fois dans la nature, c’est plus difficile de les protéger. » Il recommande aux futurs lanceurs d’alerte dans l’athlétisme de ne pas rendre leurs informations publiques avant d’avoir reçu l’assurance d’une protection.