« Les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel », disait Mao citant, sans le dire, le sage Mozi (ou Mö Tseu). « Et elles doivent la conquérir », ajoutait-il. Urbaines tout autant que les hommes, il leur faut maintenant accéder à la direction de nos villes.

Le conseil municipal de la ville de Nantes, réuni en séance lors de l'élection du nouveau maire de la ville, Johanna Rolland. C'est la première femme maire de Nantes. | Castelli/Andia.fr

  • Combien de femmes dirigent des villes dans le monde ?

Personne ne le sait. Faute de chiffres on en est réduit à des estimations comme celle de l’UCLG (sigles en anglais du Réseau mondial des villes, gouvernements locaux et régionaux) pour qui elles représentent 20 % des conseillères municipales et 5 % des maires.

Impossible dans de telles conditions d’obtenir la parité. C’est pourquoi elles lancent une campagne intitulée « Be Counted » (comptons-nous, ou comptez-vous) qui demande que soit mesurée la proportion des postes occupés par des femmes dans les parlements nationaux et les gouvernements locaux.

  • En Indre-et-Loire

« Soixante femmes sur 273 maires, moins du quart donc, et cinq femmes sur dix-huit au bureau de l’Association des maires d’Indre-et-Loire, lit-on dans La Nouvelle République. Mais les femmes maires de grandes villes ou de gros chefs-lieux de cantons, on les compte sur les doigts de la main. Il n’y a que Marie-France Beaufils qui dirige une ville de plus de 10 000 habitants (Saint-Pierre-des-Corps). » Sur les vingt-deux communes de l’agglomération de Tours il n’y a que deux femmes.

  • Une conférence intitulée Women4Climate

Elle se tiendra à New York le 15 mars. L’événement sera présidé par Anne Hidalgo, maire de Paris et présidente de C40 Cities, l’association qui regroupe quatre-vingts des plus grandes villes du monde dans lesquelles vivent plus de 600 millions de personnes et participent activement à la lutte pour le climat. Fait remarquable, le nombre de villes membres dirigées par une femme est passé en trois ans de quatre à quinze souligne Mme Hidalgo.

  • Les meilleures villes pour les entrepreneures ?

Le plafond de verre ne se trouve pas à la même place selon les pays et les villes. Il est plus haut chez les Anglo-Saxons (Etats-Unis, Canada, Australie, entre autres). La France arrive en sixième position. Dans le classement des villes, Paris est neuvième, derrière New York, San Francisco, Londres, Stockholm et Singapour, un retard qui s’explique par la difficulté d’accès au financement.

  • Les villes les plus dangereuses

Une enquête menée l’an dernier par le World Economic Forum montre que les transports publics peuvent être des espaces très menaçants pour les femmes. Les plus dangereuses sont Bogotá, Mexico, Lima, New Dehli et Djakarta. En onzième position, Paris est haut dans la liste, devant Séoul, Londres, Pékin et Tokyo. Le Monde a récemment abordé le problème plus général de leur place en ville, de Baltimore à Bombay, et de leur reconquête des espaces publics.

  • La technologie peut aider

Pas de ville intelligente sans sécurité pour les femmes. La ville de Lahore, au Pakistan, lance une application pour cela. Pour celles qui vivent ailleurs voici une liste des cinq meilleures applications pour Android, des trois meilleures applications pour iPhone et une liste agnostique (je n’en ai testé aucune).

Smart Cities : « Le Monde »  décrypte les mutations urbaines

Le Monde organisera vendredi 7 avril à Lyon une journée de débats sur le thème « Gouverner la ville autrement : les villes peuvent-elles réenchanter la démocratie ? ». Entrée gratuite sur inscription ici.

A cette occasion, Le Monde récompensera avec ses partenaires les lauréats de la deuxième édition des Prix européens de l’innovation Le Monde-Smart Cities pour leurs projets innovants améliorant la vie urbaine. Les candidatures aux prix internationaux (hors Europe) sont encore ouvertes.

Retrouvez l’actualité des villes décryptée par les journalistes du Monde dans la rubrique « Smart cities » sur Lemonde.fr.