Des soldats patrouillent près du Louvre, le 16 février 2017, dans le cadre de l’opération « Sentinelle ». | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Les juges d’instruction français chargés de l’enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris ont délivré, à la fin de décembre, deux nouveaux mandats d’arrêt contre Oussama Atar et Sofien Ayari, a fait savoir, jeudi 9 mars, une source proche du dossier.

Le Belgo-Marocain, Oussama Atar, âgé de 32 ans, est considéré comme l’un des commanditaires des attentats depuis la Syrie. Proche des frères El Bakraoui, les kamikazes des attentats de Bruxelles du 22 mars, il est soupçonné d’avoir fait le lien entre les deux groupes qui ont frappé Paris, puis la capitale belge.

Comme l’avait révélé Le Monde, son rôle ressort notamment à travers le récit de deux hommes arrêtés en décembre 2015 dans un centre de réfugiés, Adel Haddadi et Muhammed Usman, tous deux écroués en France. Ils ont raconté, devant les enquêteurs, avoir été missionné à Rakka, en Syrie, par un certain « Abou Ahmed » pour participer à un attentat-suicide. Il leur aurait ainsi remis 2 000 dollars (1 886 euros) chacun. Lors d’une audition, Adel Haddadi a identifié « Abou Ahmed » sur une photo comme étant Oussama Atar, selon une source proche du dossier.

Quatorze suspects visés

Le second mandat d’arrêt vise un autre acteur présumé de la cellule, Sofien Ayari. Ce Tunisien, âgé de 23 ans, est actuellement détenu en Belgique. Il a été arrêté le 18 mars 2016 à Molenbeek (Bruxelles) en même temps que Salah Abdeslam, dernier membre des commandos parisiens toujours en vie.

L’ADN et les empreintes de Sofien Ayari ont été retrouvés dans la plupart des planques utilisées par la cellule djihadiste pour préparer les attentats du 13 novembre, a expliqué à l’Agence France-Presse une source proche du dossier.

Recruté par l’organisation Etat islamique, lors de son séjour en Syrie, il est entré en Europe en profitant de la crise migratoire en compagnie de deux autres membres de la cellule, Osama Krayem et Ahmad Alkhald. Les trois hommes avaient été récupérés par Salah Abdeslam dans la nuit du 2 au 3 octobre 2015 à Ulm, en Allemagne.

En comptant ces deux hommes, quatorze suspects sont désormais visés par la justice dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 13 novembre. Les neuf djihadistes, passés par les rangs de l’Etat islamique en Syrie et rentrés en Europe par la route des migrants, sont morts, tués dans les assauts des forces de la police ou par leur ceinture d’explosifs.