Lors d’un rassemblement dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, près de l’ambassade américaine à Manille aux Philippines. | TED ALJIBE / AFP

Mercredi 8 mars

La Maison Blanche a lancé, mercredi, son offensive politique et médiatique pour vendre le projet républicain de réforme du système de santé et d’abrogation de l’« Obamacare ». Alors que l’aile droite de la majorité est réticente, Donald Trump a reçu dans la soirée les leaders d’influentes organisations conservatrices pour tenter de les convaincre. Il a aussi reçu à dîner Ted Cruz, son ex-rival des primaires et sénateur du Texas dont la voix est décisive. Le porte-parole de l’exécutif, Sean Spicer, a promis de nombreux déplacements ainsi que des interventions de responsables de l’administration sur des chaînes télévisées et sur les radios locales, afin de convaincre les Américains que la réforme abaisserait le coût de la santé.

Si tous les républicains sont d’accord pour abroger la réforme de 2010, emblématique de la mandature de Barack Obama, ils se divisent sur son remplacement. Le texte de la Maison Blanche ne va pas assez loin pour les ultra-conservateurs qui demandent un désengagement complet de l’Etat du marché de la santé. Les démocrates, eux, ont dénoncé un texte « catastrophe » qui ferait perdre à des millions de personnes leur couverture maladie et supprimerait des impôts pour les plus aisés.

Du point de vue des chefs de la majorité, le projet est un compromis, calibré pour satisfaire les républicains modérés. Ils ont d’ailleurs conservé plusieurs acquis très populaires d’Obamacare : la possibilité pour les enfants de rester sur l’assurance de leurs parents jusqu’à 26 ans et l’interdiction pour les assureurs de refuser de couvrir quelqu’un à cause de ses antécédents médicaux.

Les tweets du jour

« J’ai un énorme respect pour les femmes et les nombreux rôles qu’elles jouent sont essentiels dans la fabrique de notre société et notre économie. »

Le tweet du président Trump, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes n’est pas passé à travers les mailles du filet de « The Daily Show ». L’émission a ainsi déterré des abysses du web quelques-uns des messages – parfois fleuris – du locataire de la Maison Blanche.

« Arianna Huffington [éditorialiste et cofondatrice du site d’actualités politiques The Huffington Post] est aussi repoussante à l’intérieur qu’à l’extérieur. Je comprends complètement que son ex-mari l’a quittée pour un homme. Il a pris une bonne décision. »

« Je refuse de traiter Megyn Kelly [présentatrice vedette de Fox News] de bimbo, parce que cela ne serait pas politiquement correct. A la place, je me contenterai de la qualifier de journaliste légère. »

La photo du jour

Drew Angerer / AFP

Lors d’un rassemblement à New York, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.

En bref

  • L’ambassadrice américaine auprès des Nations unis veut éjecter l’Iran de Syrie

Les Etats-Unis continuent de soutenir le processus de paix en Syrie, a réaffirmé ce mercredi l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU. Nikki Haley a ajouté que Washington souhaitait que le pays ne soit plus « un sanctuaire pour les terroristes » et, plus important encore, que « l’Iran et ses affidés en soient chassés ». Mme Haley s’exprimait devant des journalistes après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité. Elle n’a pas voulu répondre aux questions sur l’avenir du président syrien Bachar al Assad.

  • Jon Huntsman accepte le poste d’ambassadeur à Moscou

L’ancien gouverneur républicain de l’Utah, Jon Huntsman, a accepté mercredi la proposition de la Maison blanche de devenir ambassadeur des Etats-Unis en Russie. Cette nomination doit être confirmée par le Sénat. Si tel est le cas, cet homme de 56 ans, qui a servi comme ambassadeur en Chine pendant le premier mandat du démocrate Barack Obama, aura la responsabilité de réduire les tensions entre Washington et Moscou. Donald Trump a dit à plusieurs reprises qu’il souhaitait « bien s’entendre » avec Vladimir Poutine mais la politique des Etats-Unis vis-à-vis de la Russie n’a pas radicalement changé jusqu’à présent.

  • Lafarge prêt à vendre son ciment pour la construction du mur au Mexique

Le géant franco-suisse LafargeHolcim s’est dit prêt à vendre son ciment pour le projet de mur anti-clandestins controversé à la frontière américano-mexicaine, promis par le président Donald Trump, assure son PDG dans un entretien à l’Agence France-Presse. « Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types d’infrastructures aux Etats-Unis », déclare Eric Olsen. « Nous sommes le premier cimentier [dans le pays] (…) Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement », justifie-t-il, récusant tout positionnement partisan.