Le Monde et les éditions Garnier publient 30 petits volumes consacrés au français, ses règles, ses usages, ses subtilités. Parrainés par un passionné des mots, Erik Orsenna, trente manuels, précis et glossaires rassemblent les subtilités et les trésors à picorer ainsi que les pièges et les em­bûches que notre langage semble éprouver un malin plaisir à receler.

Au fil des pages, l’esprit du français s’y dessine en filigrane, éclairé par des spécialistes, grammairiens et linguistes. Sur le ton de la connivence, Roland Eluerd, Pascale Cheminée, ­Marie-Laurentine Caëtano, Jean-François Sablayrolles et Jean Pruvost décortiquent et expliquent l’orthographe savante, la grammaire pointilleuse, la ponctuation rigoriste, les figures de style ou la souche des mots… qui parfois donnent des sueurs froides et font monter le rouge aux joues.

Sans jamais se départir du caractère qui habite notre langue (et nous-mêmes), embrassant Jean Racine comme les proverbes lointains, le verlan et Verlaine, « Les Petits Guides », illustrés avec humour par Thomas Teissier, ouvrent une mine sans fin, aux innombrables pépites.

Miroir de notre culture

Pourquoi cette collection ? D’abord pour comprendre les étrangetés du français, rire de nos erreurs en les corrigeant et feuilleter notre ignorance avec gourmandise. Plus profondément, on est ce que l’on dit. On est ce que l’on écrit. La langue porte notre ­vision du monde.

Partagée, elle traduit un ­esprit, une logique, véhicule les ferments d’une identité. Miroir sans tain d’une culture tout entière, ses mots constituent probablement, dans la vie, l’héritage initial et affectueux de nos aînés. Le français n’échappe pas à cette règle, la première d’une longue série. Bientôt on croit les maîtriser, mais elles nous échappent, nous taclent dans un doute, un oubli, un lapsus, pour nous rendre l’humilité qu’on avait failli oublier. L’erreur, la faute seront le socle des leçons à retenir jusqu’au… prochain faux pas.

Car la langue de Molière est ainsi faite. Merveilleusement ­complexe, nourrie de siècles d’évolution, d’emprunts et d’inventions, elle ne s’apprivoise pas sans effort et ne s’improvise guère. Si ses codes peuvent parfois nous sembler hermétiques, ils n’étouffent jamais sa beauté, sa musique ni son parfum.

Détenteurs et passeurs de ce précieux patrimoine, nous sommes quelque 274 millions de francophones à posséder en commun cette langue (à moins que ce ne soit l’inverse), où tout ce qui est écrit n’est pas ­nécessairement prononcé, où le « h » oscille entre mutisme et aspiration.

Alors plus de complexes, nous sommes tous ignorants. Plus d’arrogance, il y a toujours plus savant. Mais, surtout, plus de bête noire, l’idiome que nous parlons ou écrivons nous dit qui nous sommes : il nous crée, nous invente. L’écorcher revient à s’abîmer soi-même. « Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue », disait Stendhal. La ­nôtre sera ­célébrée lors de la Semaine de la langue française et de la francophonie, du 18 au 26 mars 2017. Partons à sa redécouverte et aimons-la : elle nous donne les mots pour le dire.

Christophe Averty

La collection:

1 – « Les Difficultés de l’orthographe », volume  I, de Roland Eluerd

Orthographe capricieuse, grammaire ­absconse : le français est réputé difficile. ­Pourtant, toutes ­ces règles dont on se fait une montagne peuvent être apprivoisées. Avec ce petit guide, vous saurez pourquoi il faut écrire « ils se sont ­entraidés » mais « ils se sont succédé » ; et quand il convient de choisir « fatigant » plutôt ­que « fatiguant ».

1,90 €, en vente le 9 mars

2 – « Les Difficultés ­de l’orthographe », volume 2, de Roland Eluerd

L’orthographe est une passion ­française. Certains la disent trop compliquée ou élitiste ; d’autres chantent au contraire ses finesses, savourent ses bizarreries. L’auteur en donne toutes les clés. Ainsi, plus d’hésitation sur la manière d’écrire « aggraver » ou « gaufre », et plus de perplexité quant à la distinction entre un « cuissot » de cerf et un « cuisseau » de veau. Et on abolira le règne des fautifs « Mr ». Déjouer les pièges de la langue française et connaître son bon usage est un plaisir !

6,90 €, en vente le 16 mars

3 – « Des mots qui ont fait ­souche », de Pascale Cheminée

Une langue, c’est une grammaire, une orthographe, un usage, mais ce sont aussi des mots. Connaître leur histoire et leur étymologie, c’est voyager dans le temps ­et l’espace. C’est aussi revenir aux sources de notre culture. L’auteure mène l’enquête et guide le lecteur dans les méandres ­des familles de termes que l’on ­appelle « mots héréditaires », dont ­les enfants sont parfois surprenants.

6,90 €, en vente le 23 mars

4 – « La Ponctuation », de Roland Eluerd

Savoir ponctuer un texte est un art et une nécessité. Car mettre ou ne pas mettre tel ou tel signe a un sens : une virgule mal placée ou omise peut, par exemple, semer la confusion (pensez au célèbre : « venez manger[,] les enfants ! »). Examinant l’emploi qu’en ont fait les plus grands écrivains, l’auteur nous invite à réfléchir à ce que la ponctuation révèle de l’individu et de son temps.

6,90 €, en vente le 30 mars

5 – « Rimes et vers français », de Sandrine Bédouret-­Larraburu

Si chacun connaît un poème, ­quelques vers, appris à l’école ou lus par plaisir, il est plus délicat de dire ce qu’est la poésie. Qu’est-ce qu’un vers ? Que sont les rimes « léonines » ­ou « embrassées » ? ­Comment ­distinguer un rondeau, démasquer un poème en prose ? L’auteure nous initie aux secrets de cet art subtil à travers des textes poétiques, du Moyen Age à nos jours.

6,90 €, en vente le 6 avril

6 – « Ce que nous devons ­au latin », d’Olivier Bertrand

Dire que le français est issu ­du latin, c’est enfoncer une porte ouverte. Mais il ne s’agit pas seulement de parler des ­emprunts directs. On découvre en effet que la grande majorité de notre lexique est en réalité l’héritière de deux ­latins : un latin parlé, qui a évolué, et un latin ­savant. C’est ainsi que « cheval » et « équestre » sont tous deux des mots venus du latin. Mais pas du même latin.

6,90 €, en vente le 13 avril

7 – « Autour du verbe », ­de Roland Eluerd

Le verbe est un mot à part parce qu’il se conjugue. Il dit l’action ou l’événement, les situe dans le temps. Il est aussi indéfectiblement lié à son sujet. Dans ce volume, l’auteur analyse et explique l’emploi des divers modes et temps : ­pourquoi « gésir » ­ne connaît pas de futur, ce qu’il y a de désespéré dans le conditionnel passé ­ou encore comment ­démasquer les ruses du subjonctif et user à bon escient de l’infinitif.

6,90 €, en vente le 20 avril

8 – « Petit précis de conjugaison », de Roland Eluerd

Comment s’écrit « coudre » à la ­3e personne du singulier au passé simple ? Quelle forme prend ­« vaincre » à la 1re personne ­du singulier au subjonctif ­présent ? Ici, on écrit « appelèrent », ­là, « interpellèrent ». Et « crussions » n’est pas la même chose que ­ « crûssions ». Dans ce volume sont rassemblés des tableaux ­détaillés présentant les types de conjugaison que l’on trouve en français, avec leurs particularités et leurs difficultés.

6,90 €, en vente le 27 avril

Les volumes suivants :

9 – Les mots les plus anciens du français 

10 –La phrase dans tous ses états »  

11 – Une brève histoire de l’orthographe

12 – Les figures de style, volume 1

13 –  Les figures de style, volume 2

14 – Des mots et leurs fonctions

15 –   La langue des signes française

16 – Erreurs commununes à ne plus commettre

17 – Mots, expressions et proverbes oubliés

18 – La francophonie

19 – Ces mots venus d’ailleurs, volume 1

20 – Ces mots venus d’ailleurs, volume 2

21 – Le Français des régions

22 – Les anglicismes

23 – Les expressions idiomatiques, volume 1

24 – Les expressions idiomatiques, volume 2

25 – Le théâtre

26 – Les formules de politesse et de présentation

27 – Les règles typographiques

28 – Grandes et petites phrases de l’histoire

29 – Les néologismes

30 – Quand les écrivains parlent de la langue française