La Schadenfreude (le fait de se réjouir du malheur des autres) a beau être un concept allemand, il est courant de l’apercevoir dans les colonnes de la presse sportive européenne. Surtout quand il s’agit de football et qu’il s’agit de commenter une humiliation de l’adversaire. La presse espagnole ne fait pas exception à la règle, au lendemain du fiasco du PSG face au FC Barcelone (6-1), et salue tout autant le talent des Catalans qu’elle ne souligne la pathétique prestation des Parisiens.

«  Vous êtes entrés dans la légende », titre à la « une » le journal sportif de Barcelone, Sport. Le principal quotidien de sport du pays, Marca, salue « une remontée historique » après que le Barça, battu 4-0 à l’aller par le PSG, a retourné la situation devant ses fans en délire.
« Le Barça signe sa plus merveilleuse prouesse »
, écrit de son côté le Mundo Deportivo, tandis qu’As, pourtant quotidien pro-madrilène, met en exergue la déclaration du défenseur Gérard Piqué : « Ils ont voulu nous enterrer. »

« Scénario hitchcockien »

La presse généraliste espagnole, qui ne sous-traite jamais le sport, y va aussi de son enthousiasme : « Du jamais-vu », souligne El Pais, le journal le plus lu d’Espagne, tandis qu’El Mundo écrit : « le FC Barcelone réussit le miracle de sa vie. »

En France, L’Equipe barre sa « une » d’un « Inqualifiable » qui résume assez bien la prestation des joueurs d’Unai Emery, mercredi soir au Camp Nou. Tout en étant à double sens. Et tout en étant une référence à la « une » du quotidien sportif en 1993 lorque la France n’avait pas été qualifiée pour la Coupe du monde de 1994 en perdant (2-1) face à la Bulgarie.

En Italie, La Gazzetta dello Sport s’amuse des malheurs de l’équipe de la capitale avec un jeu de mots difficilement traduisible en français, mais assez fin, il faut le reconnaître : « Barça 6 pazzesco ». Manière pour le quotidien aux pages roses d’évoquer à la fois la « folle » performance des Blaugranas et le nombre de buts inscrits (en italien, « tu es » se dit sei et « six » s’écrit… sei également).

Toujours de l’autre côté des Alpes, La Repubblica salue le « miracle de Barcelone », comparant le scénario du match de mercredi soir à un film hitchcockien.

Un miracle aussi relevé en Allemagne par la très populaire Bild où l’ancien gardien Oliver Kahn estime que « c’est avec Ter Stegen [le gardien allemand du FC Barcelone] que le miracle a débuté. »

Toujours outre-Rhin, le quotidien généraliste Süddeutsche Zeitung se fait, lui, ironique : « Oui, vraiment : 6-1 pour Barcelone ! » « Le football avait-il déjà connu une telle folie ? Le FC Barcelone s’impose 6-1 face à Paris en huitièmes de finale et réussit le plus grand come-back de l’histoire de la Ligue des champions. (…), continuent nos confrères. C’est un phénomène aussi connu qu’étonnant : quand le FC Barcelone remporte une victoire historique, le taux de natalité de la ville grimpe neuf mois plus tard. »