Le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, le 8 mars. | ERIC FEFERBERG / AFP

Un « entretien de travail » entre le premier ministre et le candidat du Parti socialiste (PS) à la présidentielle. Bernard Cazeneuve va se rendre, jeudi 9 mars, au QG de campagne de Benoît Hamon, a fait savoir Matignon. Une rencontre qui apparaît comme un signe de soutien alors que le prétendant socialiste à l’Elysée est confronté aux doutes d’une partie de son camp.

Prévu à 11 heures, ce rendez-vous sera suivi d’une déclaration commune à la presse. Selon l’entourage du chef du gouvernement, l’entretien portera notamment sur « les questions de sécurité et les questions migratoires ». C’est la troisième fois que le premier ministre rencontre Benoît Hamon depuis la victoire du député des Yvelines à la primaire de la gauche fin janvier. Les deux hommes se sont en outre joints plusieurs fois par téléphone, a assuré Matignon.

Le bilan du quinquennat

Bernard Cazeneuve a tenté ces dernières semaines de contribuer au rassemblement derrière le candidat socialiste en poussant l’ex-frondeur à défendre davantage l’action de l’actuel exécutif, avec des résultats pour l’heure limités. Lors d’une rencontre avec des médias européens, mercredi à Matignon, le premier ministre a ainsi lancé :

« On ne peut pas gagner cette élection si on n’incarne pas une espérance, il le fait. Et sans s’adosser au bilan du quinquennat. Donc on finira par se rendre compte que les conseils que j’ai dispensés, en étant complètement désintéressé, finiront par infuser. »

A un journaliste qui lui faisait remarquer que Benoît Hamon ne défendait pas les réformes de l’exécutif sortant, M. Cazeneuve a répondu : « Oui mais il va s’y mettre, car on ne peut pas gagner une élection si on ne rassemble pas tout son camp. »

La rencontre entre le chef du gouvernement et le socialiste intervient alors que l’ancien ministre de l’économie, Emmanuel Macron, vient d’engranger un nouveau ralliement de poids au PS, en la personne de l’ex-maire de Paris Bertrand Delanoë. D’autres responsables de la formation politique, comme le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone ou le ministre de la ville Patrick Kanner, ont affiché leurs doutes vis-à-vis de la ligne de M. Hamon.

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