Plusieurs milliers de chirurgiens-dentistes, d’internes et d’étudiants ont manifesté à Paris, le 3 mars 2017. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Au lendemain de l’annonce par la ministre de la santé de la mise en œuvre de la réforme des tarifs, les deux principaux syndicats des dentistes (la Confédération nationale des syndicats dentaires – CNSD – et la Fédération des syndicats dentaires libéraux – FSDL) ne décolèrent pas.

« Le mépris de la ministre a atteint son paroxysme. Nous n’avons pas été entendus », a déploré Patrick Solera, le président de la FSDL (le premier syndicat des dentistes), vendredi 10 mars. « Les tarifs sont en dessous de ceux proposés par l’Assurance-maladie », dénonce M. Solera.

La réforme de la tarification des dentistes a donné lieu à plusieurs actions de protestation ces dernières semaines, dont la dernière, vendredi dernier à Paris, a rassemblé entre 6 000 et 10 000 personnes.

« Il y a une énorme colère de la profession. On a l’impression d’être puni de ne pas avoir accepté de signer » l’avenant à la convention, a fustigé, de son côté, Catherine Mojaïsky, la présidente de la CNSD.

La ministre de la santé a annoncé, jeudi soir, qu’elle allait « approuver la proposition d’arbitrage » relative à la négociation conventionnelle entre les représentants des chirurgiens dentistes et l’Assurance-maladie qui fixe de nouveaux tarifs entrant en vigueur à partir de 2018. Le gouvernement va plafonner les tarifs des prothèses dentaires et augmenter la base de remboursement des couronnes, tout en revalorisant certains actes pratiqués par les chirurgiens-dentistes

Ces mesures prévoient une revalorisation des tarifs des soins conservateurs pour un coût évalué à 658 millions d’euros sur quatre ans, en contrepartie d’un plafonnement de ceux des prothèses (couronnes, bridges…) dans l’objectif de diminuer le renoncement aux soins pour raison financière. « La revalorisation des actes pour les chirurgiens-dentistes s’élève à 273 millions d’euros, soit un gain moyen de 7 600 euros d’honoraires supplémentaires par chirurgien-dentiste libéral d’ici à 2021 », a assuré le ministère.

Le recours au règlement arbitral, fortement contesté par les professionnels, arrive après le rejet par les trois syndicats de la profession à la fin de janvier des propositions de revalorisation des actes de l’Assurance-maladie qu’ils jugeaient « insuffisantes ». Le gain net pour les dentistes s’élevait alors à 341 millions d’euros.

Plusieurs milliers de chirurgiens-dentistes, d’internes et d’étudiants appelés à la grève se sont rassemblés à Paris, le 3 mars, pour « empêcher la mise en place du règlement arbitral » attendu depuis l’échec, le 26 janvier, des négociations tarifaires entre les trois syndicats professionnels et l’Assurance-maladie.