Les conducteurs d’autocars longue distance en France, dits « cars Macron », sont désormais dotés d’un statut spécifique encadrant leurs conditions d’exercice et de rémunération, ont annoncé vendredi 10 mars des partenaires sociaux.

Signé le 23 février par la CFDT, CFTC et CFE-CGC côté salariés, la FNTV et l’Unostra côté patronat, l’accord modifie la convention collective des transports routiers « pour ajouter un nouveau coefficient et donc une nouvelle catégorie de conducteurs », explique une responsable de la Fédération nationale de transports de voyageurs (FNTV).

Il fixe notamment à 10,35 euros brut le taux horaire à l’embauche, « soit un écart constant de + 1 % » par rapport au coefficient de référence dans la profession, précise le document consulté par l’Agence France-Presse.

Il accorde également une prime de 6 euros brut pour chaque nuit passée hors du domicile et le droit à « bénéficier d’un hébergement » dans un hôtel « sur la base d’une chambre individuelle avec salle d’eau et sanitaires privatifs ».

Chaque conducteur bénéficie, en outre, « d’un nombre de dimanches et jours fériés non travaillés, hors 1er mai, par an fixé à 25 », seuil qui peut être abaissé en échange d’une compensation financière.

La CGT dénonce l’accord

Pour la CGT (non signataire), l’accord ne fait « qu’entériner l’existant », à savoir des conditions de travail pénibles et des salaires « proches du smic », sans régler « le problème du dumping social » ni aborder la question du cabotage (la possibilité de faire travailler temporairement en France des conducteurs étrangers).

La « prime de découcher » est « trop faible » et le texte ne sanctuarise pas les deux jours de repos hebdomadaires, pourtant « impératifs au vu des contraintes professionnelles imposées aux conducteurs », fait valoir Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT-Transports.

Le nouveau statut s’adresse aux conducteurs qui exécutent au moins la moitié de leur temps de travail effectif au volant d’un car longue distance (Flixbus, Ouibus, Isilines).

La loi Macron d’août 2015 a libéralisé ce mode de transport dans l’Hexagone, là où auparavant les trajets reliant deux villes françaises ne pouvaient se faire que dans le cadre de liaisons internationales.

A la fin de septembre, 5,2 millions de personnes avaient dans l’année écoulée voyagé à bord des « cars Macron », selon une enquête du régulateur du rail et de la route (Arafer).