La guerre en Syrie a fait plus de 320 000 morts en six ans, a fait savoir, lundi 13 mars, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), relevant qu’un fragile cessez-le-feu avait limité la progression du bilan.

L’OSDH a affirmé avoir enregistré la mort de 321 358 personnes depuis que la guerre a éclaté en mars 2011 par des manifestations contre le président Bachar Al-Assad durement réprimées.

Ce bilan marque une augmentation d’environ 9 000 morts depuis le précédent bilan de l’OSDH, publié en décembre 2016, lorsque la Russie – alliée du régime syrien – et la Turquie – soutien des rebelles – ont négocié une cessation des hostilités sur l’ensemble du territoire.

55 000 rebelles, 96 000 soldats

« Moins de personnes sont mortes dans les trois mois qui ont suivi la mise en place du cessez-le-feu », a noté Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. « Les morts ne se sont pas arrêtés, mais [leur augmentation] a été plus lente au cours des derniers mois. »

Le nouveau bilan des morts comprend plus de 96 000 civils, dont plus de 17 400 enfants et près de 11 000 femmes. Selon l’Observatoire, un peu plus de 60 900 soldats du régime ont été tués, ainsi que 45 000 miliciens syriens et plus de 8 000 combattants étrangers fidèles au gouvernement de M. Assad.

Les combats ont également coûté la vie à près de 55 000 rebelles et autant de djihadistes, la plupart appartenant à l’organisation Etat islamique (EI) ou au Front Fateh Al-Cham, ex-Al-Qaïda en Syrie.

90 % des réfugiés sous le seuil de pauvreté

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, en février 2017, la guerre avait poussé 4,9 millions de personnes à quitter le pays. La Turquie où vivent 2,9 millions de Syriens enregistrés auprès du HCR, reste leur principale terre d’asile.

Suivent le Liban (1 million enregistré par le HCR, mais 1,5 million selon une source gouvernementale), puis la Jordanie (630 000 enregistrés auprès du HCR, mais 1,4 million selon les autorités). Environ 225 000 Syriens sont également réfugiés en Irak et 137 000 en Egypte.

Selon le HCR, quelque 90 % des réfugiés syriens vivent sous le seuil de pauvreté et au moins 10 % d’entre eux sont considérés comme « extrêmement vulnérables ».