Des détenus sont relâchés, le 14 mars 2017 à la prison de Tora, en Egypte, par grâce présidentielle. | © Amr Dalsh / Reuters / REUTERS

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a signé lundi 13 mars un décret « graciant deux cent trois jeunes qui avaient été condamnés dans des affaires de rassemblements et de manifestations », a déclaré le porte-parole de la présidence, Alaa Youssef, sur sa page Facebook. Les autorités les ont relâchés mardi.

La loi de 2013, qui a été utilisée pour emprisonner des activistes jusqu'à deux ans, dispose que les manifestants doivent informer le ministère de l'intérieur de leurs projets de rassemblement, lequel peut alors refuser cette permission. Les autorités ont mis en place cette loi pour empêcher les manifestations antigouvernementales.

Loi anticonstitutionnelle

Dans une liste de détenus publiée par M. Youssef sur sa page officielle Facebook figurent des mineurs âgés de 16 et 17 ans, mais aussi dix-neuf prisonniers de plus de 50 ans. La grâce ne concerne aucun activiste réputé.

En décembre, la Cour constitutionnelle a jugé qu'une partie de la loi de 2013 était anticonstitutionnelle : pour la juridiction, la Constitution garantit la liberté d'association et le droit aux manifestations pacifiques. Selon des avocats, cette décision retirerait au ministère de l'intérieur le pouvoir d'interdire toute manifestation qui a été notifiée.

En novembre, M. Sissi avait évoqué une révision de la loi de 2013, peu après avoir gracié quatre-vingt-deux détenus emprisonnés pour des raisons politiques. Ancien chef de l'armée, M. Sissi a été élu après avoir renversé le président islamiste Mohamed Morsi, en juillet 2013. Une vive répression s’est abattue sur les partisans de ce dernier après sa destitution.