Un frère d’Hasna Aït Boulahcen, cousine de l’un des coordinateurs supposés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et en région parisienne, Abdelhamid Abaaoud, a été mis en examen, jeudi 16 mars, pour non-dénonciation de crime terroriste et placé sous contrôle judiciaire, selon des sources judiciaires. L’homme, âgé de 24 ans, a été placé par le juge d’instruction sous contrôle judiciaire, contrairement aux réquisitions du parquet, qui réclamait son placement en détention provisoire.

Interpellé lundi dans la Seine-Saint-Denis, il a été interrogé en garde à vue à la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dans le cadre de l’enquête sur les attentats qui firent cent trente morts et quatre cents treize blessés à Paris et à Saint-Denis. Les enquêteurs cherchent à savoir s’il pouvait être au courant de la présence à Paris de son cousin djihadiste belgo-marocain, Abdelhamid Abaaoud, après les attentats.

Des contacts avec sa sœur

Les investigations téléphoniques ont montré qu’il était en contact avec sa sœur durant la cavale d’Abdelhamid Abaaoud, qu’elle avait aidé à trouver une planque à Saint-Denis. Hasna Aïtboulahcen, 26 ans, Abdelhamid Abaaoud et un autre assaillant du 13 novembre, Chakib Akrouh, furent tués lors de l’assaut policier, le 18 novembre, contre cet appartement où ils s’étaient réfugiés.

La veille, la jeune femme avait reçu un virement de 750 euros de l’un des membres de la cellule djihadiste en Belgique, Mohamed Belkaïd, tué par la police en mars 2016 lors de la traque de Salah Abdeslam. A l’époque, le procureur de Paris, François Molins, avait déclaré qu’Abaaoud et Akrouh projetaient une action kamikaze imminente dans le quartier d’affaires de la Défense.

Selon une source proche du dossier, le frère d’Hasna Aït Boulahcen s’était présenté à la police dans la foulée de l’opération, affirmant que sa sœur pouvait être la jeune femme se trouvant dans l’appartement, et au départ présentée à tort comme une kamikaze.

Entendu comme témoin à la brigade criminelle, puis une seconde fois à la SDAT, il avait déclaré ignorer que son cousin se trouvait à Paris jusqu’à l’assaut policier, des propos contredits par un témoignage. Selon la version du jeune homme, sa sœur avait fait appel à lui pour qu’il l’aide à héberger un ami de leur cousin venu de Syrie, mais sans qu’il sache de qui il s’agissait. Elle lui avait transmis une adresse dans un message, mais il a dit l’avoir effacé.

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