La campagne présidentielle française trouverait-elle écho outre-Manche ? L’Autorité de régulation parlementaire britannique (IPSA), commission indépendante née après le scandale des notes de frais qui avait ébranlé le pays en 2009, a décidé jeudi 16 mars de bannir l’emploi par les élus à la Chambre des communes de membres de leur famille ou de relations d’affaires proches.

Cette décision est prise alors que l’idée est évoquée en France, dans le contexte des soupçons pesant sur le candidat à la présidentielle François Fillon d’emplois fictifs de son épouse et de ses enfants.

« Nous pensons que l’emploi de “proches” ne répond pas aux pratiques d’emploi modernes qui réclament un recrutement juste et ouvert pour encourager la diversité », a justifié Ruth Evans, la présidente de l’IPSA.

Cent cinquante et un députés concernés sur 650

La mesure entrera en vigueur à partir des prochaines élections législatives britanniques, prévues en 2020. Les députés qui emploient actuellement déjà un proche pourront, d’ici là, continuer, a précisé l’IPSA.

Depuis 2010, un seul emploi de ce type était autorisé par député et soumis à l’examen attentif de la commission pour éviter « toute accusation d’emploi fictif ». Actuellement 151 députés sur 650 emploient un membre de leur famille, dont 84 élus conservateurs, 50 élus travaillistes et 10 élus du parti indépendantiste écossais SNP, selon l’IPSA.

Alors qu’une majorité de députés se sont prononcés contre cette interdiction, l’IPSA a expliqué « entendre le [ur] besoin d’employer des personnes en qui ils ont confiance mais ne pas considérer que ces personnes doivent être nécessairement des proches ». L’IPSA a ajouté que sa décision n’était pas liée à la découverte d’abus alors que les médias britanniques ont largement couvert les ennuis judiciaires de M. Fillon.

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