« Le Journal du dimanche » avait notamment révélé ce week-end qu’un mécène avait signé le 20 février un chèque de 13 000 euros pour le règlement de deux costumes. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

L’enquête sur de possibles emplois fictifs de l’épouse et des enfants de François Fillon a été étendue aux conditions dans lesquelles des costumes de luxe avaient été offerts au candidat, notamment en février, selon une source judiciaire au Monde.

Le parquet national financier a élargi l’enquête des juges d’instruction à des soupçons de trafic d’influence, a précisé cette source. Le Journal du dimanche avait notamment révélé ce week-end qu’un mécène avait signé le 20 février un chèque de 13 000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics.

Le trafic d’influence ne figurait pas au nombre des chefs de mise en examen retenus dans le cadre de cette enquête portant sur des emplois supposés fictifs occupés par l’épouse du candidat de la droite à la présidentielle, Penelope, et deux enfants du couple.

Le déontologue de l’Assemblée saisie de la question

Interrogé à ce sujet lundi sur Europe 1, François Fillon a affirmé que cette démarche était légale. « J’ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami, ce n’est pas interdit », a-t-il insisté.

Le déontologue de l’Assemblée nationale s’est toutefois saisi lundi de la question. « J’ai appris par la presse que François Fillon aurait reçu pour plus de 13 000 euros de dons de vêtements de la part d’un donateur non identifié en février », a déclaré Ferdinand Mélin-Soucramanien. Personnalité indépendante, il entend « recueillir le maximum d’éléments d’information » à ce sujet. 

« La question qui se pose est la suivante : ces cadeaux ont-ils été faits exclusivement à titre privé, auquel cas ils échappent à ma compétence, ou bien sont-ils en lien avec le mandat ? »

Les députés doivent en effet déclarer au déontologue « tout don ou avantage d’une valeur supérieure à 150 euros dont ils ont bénéficié », « en lien avec leur mandat ».