Arnaud Montebourg prononce son discours au cours de la fête populaire de Frangy-en-Bresse, dimanche 21 aout 2016 - 2016 | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE »

Arnaud Montebourg veut encore croire à une candidature unique à gauche. L’ancien ministre de l’économie a appelé jeudi 16 mars Jean-Luc Mélenchon à abandonner sa course à l’Elysée au profit de la candidature de Benoît Hamon.

Sur France Inter, le candidat malheureux à la primaire de la gauche, qui est désormais chargé des relations internationales dans la campagne de M. Hamon, a lancé :

« Il reste plus d’un mois de discussions, il est parfaitement possible qu’il y ait des comportements qui évoluent. J’appelle au retrait de la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour nous permettre d’être au deuxième tour, nous en avons besoin, nous sommes devant le mur de l’histoire. »

Les discussions entre MM. Hamon et Mélenchon en vue d’une candidature commune ont pourtant échoué en février. Interrogé sur ce qui pourrait faire aujourd’hui changer d’avis le candidat de la France insoumise, M. Montebourg a répondu : « Son intelligence, son extrême culture et sa vision de la société française et de ses risques, parce que c’est un homme intelligent et j’ai beaucoup d’estime pour lui. »

L’ancien ministre a rappelé que M. Mélenchon avait été « ancien ministre socialiste de Lionel Jospin » et devait être « attaché au rôle historique que la gauche a dans l’Histoire ».

« Dans l’intérêt de la France »

« Nous avons les moyens, je crois, de convaincre l’un de s’effacer au profit de l’autre dans l’intérêt de la France et de ce que nous pouvons faire ensemble », a-t-il continué, rappelant dans le même temps que Benoît Hamon était « devant [dans les sondages] ».

M. Montebourg a, par ailleurs, critiqué le refus de Manuel Valls de donner son parrainage au candidat socialiste.

« Manuel Valls, comme moi, a été battu. L’engagement signé sur le papier était de soutenir le vainqueur. Je regrette que, quand on signe un engagement, on le transforme en chiffon de papier. C’est exactement ce que fait l’ancien premier ministre, et il le fait en accentuant la dislocation de la gauche. »

« On a déjà perdu le Parti communiste, maintenant on va perdre le Parti socialiste, qu’est-ce qu’il restera en face pour défendre le monde du travail ? », a demandé Arnaud Montebourg.