Pause selfie pour François Hollande, en visite à Bonneuil-sur-Marne, avec Patrick Douet son maire (à gauche). | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Cela pourrait être anodin, mais c’est une petite révolution. La ville de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) accueille le vendredi 17 mars un Carrefour City dont le franchisé est issu de cette petite ville de 17 000 habitants. Cette inauguration matérialise une nouvelle approche économique soutenue par le gouvernement qui veut encourager le financement du secteur social par des fonds privés via des contrats à impact social. Le président de la République s’est déplacé le 17 mars à Bonneuil-sur-Marne pour promouvoir cette initiative.

Concrètement, ces contrats permettent à une association de développer un projet social financé par des fonds privés, et générateur d’économies pour les pouvoirs publics. Ces derniers allouant toutefois une subvention, mais seulement lorsque les objectifs sociaux sont atteints.

C’est dans ce cadre que le projet d’Impact Partenaires, une société de gestion à vocation sociale, a été retenu. « Nous sommes partis du constat qu’il y avait trois à quatre fois moins de commerces dans les quartiers politiques de la ville qu’ailleurs et seulement 3,6 % d’entre eux sont des enseignes nationales », note son président Mathieu Cornieti.

Après avoir réuni une quinzaine d’enseignes nationales comme Carrefour, Speedy, 5 à sec où Burger King, désireuses de venir dans ces quartiers qui peuvent représenter un relais de croissance, Impact Partenaires a lancé le premier fonds d’investissement uniquement dédié à la création d’entreprises par la franchise.

Les souscripteurs : BPI France, le fonds européen d’investissement, BNP Paribas et la Française des Jeux, ont investi 50 millions d’euros dans ce projet qui devrait permettre de financer 250 commerces franchisés dans les cinq ans à venir et créer plus de 2 000 emplois.

Avec cet argent, Impact Partenaires veut rendre accessible la franchise aux habitants souvent mieux à même de tenir un commerce dans leur quartier. « Grâce au prêt apporté par le fonds, un franchisé peut diviser par cinq son apport initial », avance M. Cornieti. Parallèlement à ce financement, des formations seront dispensées avec le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et la Fédération française de la franchise pour former les futurs entrepreneurs. Pour susciter des vocations ou répondre aux interrogations, le site internet montetafranchise.com vient d’être lancé.

A ce stade du développement du projet, seuls les souscripteurs du fonds d’investissement et les futurs entrepreneurs prennent des risques même si, pour ces derniers, l’accès à la franchise est grandement facilité.

Mais en cas de succès, les franchisés se constitueront un patrimoine, les franchiseurs amélioreront leur notoriété et « le fonds d’investissement servira 3 % à 4 % de rendement annuel à ses souscripteurs », précise M. Cornieti. Les grands gagnants seront les habitants qui profiteront de quartiers revitalisés et surtout les territoires concernés qui pourraient récupérer jusqu’à 3 millions d’euros de recettes fiscales par an selon les projections d’Impact Partenaires.