Saad-Eddine Al-Othmani, le nouveau premier ministre marocain, lors d’une conférence de presse à Berlin, le 23 novembre 2012. | ODD ANDERSEN/AFP

Après avoir démis Abdelilah Benkirane, le vainqueur des législatives d’octobre 2016, qui a échoué à former un gouvernement, le roi Mohammed VI a nommé Saad-Eddine Al-Othmani comme premier ministre, a annoncé le cabinet royal, vendredi 17 mars.

Saad Eddine Al-Othmani, que le roi a reçu vendredi à Casablanca, est un dirigeant de premier plan du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste). A 61 ans, c’est un retour sur le devant de la scène remarqué pour ce psychiatre, qui a été ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Benkirane I (janvier 2012-octobre 2013).

Il a été, auparavant, secrétaire général du PJD (2004-2008). Battu, à la surprise générale, lors du 6e congrès du PJD, en juillet 2008, par Abdelilah Benkirane, son rival à la tête du mouvement islamiste depuis les années 1980, il en avait gardé une certaine rancœur.

Théologien et auteur prolifique

M. Al-Othmani revendique l’étiquette de « colombe » au sein du parti islamiste, ce qui n’a pas toujours servi son image militante. Il est réputé accommodant. Lunettes cerclées de métal, barbe finement taillée et adepte du costume-cravate bien avant la plupart de ses camarades du parti, M. Al-Othmani est aussi un théologien, héritier d’une longue tradition d’érudits du Souss (Sud).

Ancien président de la commission des affaires étrangères du PJD, il entretient un réseau dense de relations dans de nombreux pays arabes, musulmans et occidentaux. C’est aussi un auteur prolifique et un intellectuel qui a exprimé des idées parfois iconoclastes dans son parti, défendant par exemple l’assouplissement de la législation sur l’avortement.