Une action militaire des Etats-Unis contre la Corée du Nord est une « option » qui est « sur la table », a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson – ici au centre – après une visite dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. | POOL New / REUTERS

Rex Tillerson, le chef de la diplomatie américaine s’est rendu, vendredi 17 mars, dans la zone démilitarisée (ZDM) qui sépare les deux Corées.

Une action militaire des Etats-Unis contre la Corée du Nord fait partie des possibilités, a-t-il déclaré à l’issue de sa visite sur place.

« Certainement, nous ne voulons pas que les choses en viennent au conflit militaire. S’ils élèvent le niveau de menace de leur programme d’armements à un niveau qui nécessite à nos yeux une action, alors, cette option sera sur la table. »

M. Tillerson avait atterri sur la base aérienne d’Osan en provenance du Japon et y a rencontré le commandant des 28 000 soldats américains déployés en Corée du Sud.

« La politique de patience stratégique est terminée », a encore précisé M. Tillerson lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-coréen, Yun Byung-se. « Nous explorons une nouvelle gamme de mesures diplomatiques, sécuritaires et économiques. Toutes les options sont sur la table. »

Il devait s’entretenir avec le président sud-coréen par intérim, Hwang Kyo-ahn, alors que la Chine a mis au défi Washington de trouver une autre façon d’affronter la situation nord-coréenne.

Revirement américain

Il s’agit d’un net revirement par rapport à la politique dite de « patience stratégique » menée par le prédécesseur de Donald Trump à la Maison Blanche, Barack Obama.

Les Etats-Unis excluaient de dialoguer avec la Corée du Nord tant qu’elle ne se serait pas engagée de manière tangible vers une dénucléarisation, dans l’espoir que les tensions internes dans ce pays reclus provoqueraient des changements.

A la recherche d’une nouvelle approche

Le secrétaire d’Etat effectue une tournée en Asie, sa première expérience diplomatique. Jeudi, à Tokyo, il a juré de faire pression sur la Chine pour qu’elle contienne son allié nord-coréen. Mais, à l’issue d’une réunion avec des responsables japonais, il n’a fourni aucune précision sur la manière dont il comptait s’y prendre pour désamorcer la menace que représentent les derniers tirs de missiles balistiques nord-coréens.

M. Tillerson est attendu samedi en Chine, principal allié diplomatique et partenaire commercial de Pyongyang, pour lui demander de faire davantage pression sur la Corée du Nord.

Pékin s’inquiète comme Washington du programme nucléaire de son voisin, mais estime que les Etats-Unis ont joué un rôle dans l’escalade des tensions. La situation est compliquée par le déploiement en Corée du Sud de Thaad, système antimissile américain.

Pékin considère que Thaad et son puissant radar sont susceptibles de réduire l’efficacité de ses propres systèmes de missiles. La Chine a réagi avec fureur, imposant une série de mesures, perçues par la Corée du Sud comme des représailles économiques.

Pékin a proposé que Séoul et Washington arrêtent leurs exercices militaires conjoints pour désamorcer les tensions.