Un stand du salon professionnel de la machine à café, porte de Versailles. | Les Ateliers

Vaches, moutons et autres quadrupèdes avaient à peine quitté les lieux que le Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris accueillait un élément emblématique de la vie sociale de l’entreprise : la machine à café, qui s’exposait au salon professionnel Vending Paris, dédié à la distribution automatique. La 15e édition de ce rendez-vous s’est tenue du 15 au 17 mars.

La filière qui exploite distributeurs de boissons, snacks et sandwichs… affronte depuis quelques années une conjoncture économique morose, émaillée de signes réguliers de frémissement. Son espoir ? Que l’activité décolle enfin avec le paiement sans contact.

Elle s’appuie sur l’expérience passée de l’acceptation des billets dans les machines. « Il y a 8 ans, lors de l’introduction des billets, le chiffre d’affaires du secteur a bondi de 15 % », indique Pierre Albrieux, président de Navsa, la Chambre syndicale nationale de la distribution automatique. « Dans une entreprise, chaque salarié prend en moyenne 0,7 café par jour et 1 à Paris, poursuit-il. Et quand c’est gratuit – l’entreprise finance et est facturée au nombre de boissons servies , c’est entre 2 et 2,4 cafés par jour. »

1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires

Sur ce secteur très concurrentiel, où 80 % des machines sont placées dans les entreprises et 88 % distribuent des boissons chaudes, selon l’European Vending Association (EVA), la filière a généré, en 2015, 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Elle compte 900 entreprises gestionnaires de distributeurs automatiques – des commerçants propriétaires des machines, qui en assurent gratuitement l’entretien et le remplissage et qui se rémunèrent sur les consommations – et emploie 15 000 salariés.

Le marché est dominé par une poignée de sociétés, comme le suisse Selecta, repris par le fonds d’investissement KKR en octobre 2015, Daltys – une entreprise française d’une cinquantaine d’années qui possède un parc de 40 000 distributeurs automatiques –, ou encore le britannique Autobar créé en 1925 et rebaptisé en 2014 Pelican Rouge, du nom de la marque de café qu’elle détient. Hormis quelques autres acteurs régionaux, comme Lyovel, le reste du marché est très fragmenté.

Et comme le taux d’équipement est quasiment à son maximum, « pour avoir des parts de marché, il faut en prendre aux concurrents », dès qu’arrivent à échéance les contrats qui sont en général de 1 à 5 ans, explique M. Albrieux. Le secteur a pâti aussi ces dernières années des systèmes privatifs de machine à café de type « Nespresso ». Outre l’innovation dans l’assortiment (sachets de thé, cafés gourmands…), le secteur mise donc sur le paiement sans contact, malgré le frein bancaire du coût des commissions un peu élevé sur les boissons.