IUT 1 de l'Université de Grenoble-Alpes

APB 2017. Ils ne sont qu’une vingtaine dans la petite salle de cours de l’IUT 1, sur le campus de l’université Grenoble-Alpes. Attentifs, les étudiants scrutent le tableau noir rempli d’équations. « Les maths, c’est vraiment le plus difficile, il faut s’accrocher ! », lâche Coralie Thuault, 19 ans. Pas plus que ses camarades, elle n’a un profil scientifique : c’est un bac professionnel Assistant en ­architecture qui l’a menée à ce DUT de génie civil.

A ses côtés, Antoine Rozet, 22 ans, arrivé après un bac pro Organisation et réalisation du gros œuvre (ORGO) et une petite expérience de maçon dans les Vosges, semble un peu plus à l’aise avec les chiffres : « On reprend le cours à partir de zéro, souligne-t-il. La prof écrit tout au tableau pour bien nous expliquer et s’il faut répéter trois fois quelque chose, elle le fait ! » « Elle est vraiment là pour nous aider », confirme Coralie.

Tous deux font partie de l’Ecole nationale de l’enseignement professionnel supérieur (Eneps), qui n’a d’école que le nom puisqu’elle ne possède pas de structure ad­ministrative. Davantage, il s’agit d’un « parcours dédié aux bacs pro au sein de l’IUT, pour leur donner une chance de réussir à l’université. Car un bac pro qui s’inscrit en DUT, c’est un peu comme un bac général qui entre en prépa ! », affirme le directeur Pierre Billet.

« Adapter l’enseignement »

Ouverte en 2009, l’Eneps sélectionne chaque année, sur le portail Admission post-bac, une vingtaine d’étudiants dans chacune des quatre spécialités proposées : génie civil, génie électrique, génie mécanique et thermique, réseaux et télécommunications.

A ces petites promotions s’ajoutent des financements importants : labellisée Initiative d’excellence en formations innovantes (Idefi) dans le cadre du Plan d’investissement d’avenir en 2012, l’Eneps bénéficie d’un soutien de 3,5 millions d’euros sur neuf ans.

Résultat : « On peut totalement adapter l’enseignement, apprécie René Vacher, directeur des études de la filière génie civil. Par exemple, on n’hésite pas à prendre le temps de revenir sur un point de cours si l’évaluation montre qu’il n’a pas été compris ».

« On peut s’en sortir aussi bien que les autres »

En effet, si le contenu du diplôme est calqué sur les programmes nationaux des DUT, l’équipe pédagogique bénéficie d’une certaine latitude pour ajouter des heures complémentaires ou dédoubler certains cours en fonction des besoins.

« On peut aussi déplacer une séance de TP [travaux pratiques], ce qui est très compliqué à faire dans un cursus classique où le ­calendrier est fixé à l’avance », complète Damien Paulet, directeur des études en génie mécanique.

En deuxième année, les élèves de l’Eneps sont mélangés aux étudiants de la filière classique. « On peut s’en sortir aussi bien que les autres », assure Julien Faisse, 20 ans, actuellement en deuxième année. Si les parcours sont parfois plus longs, le taux de réussite à l’examen atteint 75 % à l’Eneps alors qu’au niveau national, seuls 45 % des bacheliers professionnels obtiennent leur DUT.

A la sortie, les trois quarts des élèves poursuivent leurs études, la plupart en licence professionnelle, quelques-uns en école d’ingénieurs.