Le Parlement canadien à Ottawa. | GEOFF ROBINS / AFP

Le gouvernement canadien a présenté vendredi 17 mars des excuses officielles à trois de ses ressortissants torturés en Syrie, dans le cadre d'un accord à l'amiable dont les termes n'ont pas été divulgués. Soupçonnés de liens avec Al-Qaida, ils avaient été arrêtés juste après les attentats du 11 septembre 2001 par le renseignement militaire de Damas. Ils avaient été détenus jusqu'en 2004.

« Nous souhaitons présenter nos excuses à M. Almalki, à M. Abou-Elmaati et à M. Nureddin, ainsi qu'à leur famille, pour tout rôle que les représentants canadiens pourraient avoir joué relativement à leur détention et aux mauvais traitements subis à l'étranger ainsi que tout tort en résultant », ont ainsi déclaré les ministres des affaires étrangères et la sécurité publique.

Ce règlement est, en outre, assorti de compensations financières, a fait savoir l’ONG Amnesty International, après avoir salué la décision d’Ottawa. « Nous espérons que les mesures prises aujourd’hui leur viendront en aide, à eux ainsi qu’à leur famille, dans leurs efforts visant à entamer un chapitre nouveau et prometteur de leur vie », ont ajouté les ministres dans un communiqué.

Le cas Maher Arar

En septembre, la chaîne publique CBC révélait, sur la base de documents confidentiels, que les services de renseignement et la police fédérale canadienne avaient fourni aux responsables syriens les questions à poser aux trois hommes lors des interrogatoires sous la torture. Libérés en 2004 sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux, ils avaient engagé des poursuites contre l'Etat canadien pour obtenir des dommages et intérêts.

Cette affaire rappelle celle de Maher Arar, un Canadien d'origine syrienne transféré en Syrie en 2002 par les Etats-Unis sur la foi d'informations fournies par la police canadienne et qui avait aussi été torturé. Blanchi en 2006 de tout soupçon de terrorisme par une commission d'enquête diligentée par Ottawa, il avait obtenu l'année suivante des excuses publiques du gouvernement et 10 millions de dollars d'indemnités compensatoires.