Martin Schulz à Vilshofen en Allemagne le 1er Mars. | ANGELIKA WARMUTH / AFP

L’ancien président du Parlement européen Martin Schulz doit prendre officiellement les rênes du parti social-démocrate allemand (SPD), dimanche 19 mars à Berlin. A cette occasion, celui qui fait figure de principal adversaire de la Chancelière Angela Merkel doit lever le voile sur son plan de bataille en vue des législatives de septembre.

M. Schulz va succéder à son poste à l’actuel chef de la diplomatie allemande et vice-chancelier, Sigmar Gabriel. Selon les médias allemands, il pourrait engranger plus de 90 % des suffrages, voire s’approcher du record historique obtenu en 1948 à 99,71 %. En décembre 2015, M. Gabriel n’avait récolté que 74,3 %. Martin Schulz a demandé samedi "un vote de confiance" avec "une large majorité" de la part des militants.

Martin Schulz est porté par les sondages qui lui sont extrêmement favorables, depuis qu’il a été désigné fin janvier candidat du SPD à la chancellerie, en vue du scrutin législatif du 24 septembre, où Angela Merkel briguera pour les conservateurs un quatrième mandat. Au niveau national, le parti de M. Schulz est désormais au coude à coude avec celui de la chancelière, à un peu plus de 30 %.

Avant cela, trois scrutins régionaux auront valeur de tests. A commencer par des élections dans le petit Etat régional de Sarre (ouest) dans une semaine, où les sociaux-démocrates menacent la CDU de Mme Merkel, au pouvoir depuis 18 ans. Au vu des sondages, le SPD pourrait gouverner cet Etat avec la gauche radicale.

Soutien indirect de Juncker

Le responsable social-démocrate a reçu dimanche indirectement un soutien de la part du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pourtant de centre-droit mais dont les relations avec Angela Merkel sont plutôt tendues. « Tant Martin Schulz qu’Angela Merkel ont les qualités pour être chancelier », a-t-il dit dimanche au quotidien Bild.

Connu pour ses talents d’orateur, Martin Schulz est vierge de tout mandat d’importance en Allemagne. Cela lui permet de ne pas avoir à endosser la politique gouvernementale, menée en coalition par son propre parti, et d’apparaître comme un homme neuf. Son parcours atypique et ses origines modestes, combiné à un discours très à gauche, lui confèrent une aura populaire qui adoucit son profil « bruxellois ». Un atout au moment où l’euroscepticisme gagne en l’Europe.