"Fac checking" : le vrai du faux de la filière STAPS en 4 minutes
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La filière Staps suscite un très fort engouement des bacheliers si bien que la plupart des universités ont recours au tirage au sort. Lors d’un tchat en direct, mercredi 15 mars, Adèle Debast étudiante en master 1 à Lille, vice-présidente de la principale association d’étudiants en Staps, l’Anestaps (affiliées à la FAGE) a répondu à toutes vos questions sur ce cursus et ses débouchés.

Catherine : Pour s’inscrire en Staps faut-il opter pour les « vœux groupés » ?

Adèle Debast : Oui, vous n’aurez pas le choix. Cela a été mis en place pour essayer de satisfaire le maximum de vœux. Pour avoir une chance d’être pris, il faut choisir une licence de Staps en vœu 1, dans son académie, et ensuite classer les universités proposées au sein de son académie, par ordre de préférence. Par exemple, dans mon académie, il y a sept villes où on peut suivre cette filière.

Magalie : Certaines universités demandent, pour les Staps, une lettre de motivation. A quoi sert-elle s’il y a un tirage au sort ?

Je rappelle d’abord que dans la plupart des universités, les candidats à une licence de Staps sont tirés au sort depuis plusieurs années. Le tirage au sort a été créé parce qu’il y avait trop de demandes, alors qu’il fallait limiter le nombre d’étudiants afin de les encadrer suffisamment : on ne peut pas faire des cours de natation à cinquante pour un seul prof.

Le tirage au sort sert donc à « sélectionner », au hasard, parmi les candidats quand ceux qui ont mis les Staps en vœu 1 et qui sont issus de l’académie sont plus nombreux que le nombre de place fixé.

Normalement, les universités publiques n’ont pas le droit de sélectionner sur lettre de motivation. Mais on constate que certaines le font, en se disant que le taux d’échec, qui dépasse parfois 75 %, pourra diminuer si elles n’acceptent pas « au hasard » n’importe quel bachelier.

Paul : Est-ce que vouloir intégrer une première année de licence Staps dans une autre académie que celle de passage du bac joue sur la chance d’être tiré au sort ? Et si oui est-ce mission impossible en classant le vœu en premier ?

C’est quasiment impossible d’être pris dans une autre académie que celle où l’on passe son bac et/ou l’académie de résidence, dans la mesure où les universités n’arrivent déjà pas à satisfaire tous les candidats de leur académie qui ont placé les Staps en vœu 1.

Manu45 : Quel est le temps de cours et de travail personnel en Staps ?

Le temps de travail dépendra surtout du bac d’où l’on vient et des facilités qu’on a dans les différentes matières. En moyenne, avec deux heures de travail par jour, on s’en sort largement. Les bacheliers de S sont ceux qui s’en sortent le mieux, suivis des bacs ES et L. Cela demande plus de travail quand on vient d’un bac technologique ou professionnel, avec de faibles taux de réussite.

« Le Monde » Campus : Quel est le volume horaire consacré au sport dans les études de Staps ? Etre bon en sport joue-t-il beaucoup sur la réussite ?

En Staps, les étudiants vont faire, dès la première année, tous les sports, sans les choisir : natation, gymnastique, rugby, football, basket, athlétisme, danse, musculation, escalade… Le nombre d’heures varie, par exemple à Lille, on en fait dix heures par semaine, et quinze à vingt-cinq heures de cours par ailleurs. Mieux vaut être bon en sport, car une bonne condition physique est nécessaire pour tenir, et parce qu’on est noté à la fois sur la théorie et la pratique.

« Le Monde » Campus : Quelles sont les disciplines enseignées en Staps ?

Elles sont variées : anatomie (le corps humain sous tous les angles), comme durant les études de médecine, mais aussi physiologie (comment fonctionne le corps), biomécanique, psychologie, sciences de l’éducation, sociologie, anglais et parfois informatique.

Magalie : Quel est le pourcentage d’étudiants admis en première année de Staps qui sont tirés au sort ?

Il y en a plusieurs milliers chaque année, et nous recevons énormément de mails de bacheliers et de familles extrêmement déçus. La seule solution que l’on peut conseiller est d’entrer dans une autre licence, dans l’université qu’ils visaient pour les Staps, et d’espérer obtenir une réorientation à l’issue du premier semestre. Cela peut fonctionner, dans la mesure où il y a souvent des abandons en Staps ou des réouvertures de places au début du second semestre.

À voir : notre vidéo « Fac checking » : Le vrai du faux de la filière STAPS en 4 minutes

APB 2017 : « Le Monde » Campus vous aide à vous orienter

Donner à comprendre l’enseignement supérieur et le monde de demain afin d’aider lycéens et étudiants à faire les bons choix d’orientation aujourd’hui, telle est l’ambition du Monde Campus, notamment à travers ses rubriques APB, Etudes supérieures et O21, et son événement O21/s’orienter au 21e siècle, qui a été organisé cette année à Lille, à Cenon (près de Bordeaux), à Villeurbanne et à Paris.

Voici quelques articles particulièrement utiles à l’heure de formuler ses vœux d’études supérieures sur APB (la date limite étant lundi 20 mars, à 18 heures, mais avec des délais supplémentaires pour envoyer les dossiers de candidature et classer ses vœux).