Chuck Berry en avril 2013 lors d’un concert en Uruguay. | PABLO PORCIUNCULA / AFP

Chuck Berry, l’une des plus grandes figures du rock’n’roll, est mort samedi 18 mars dans sa maison du Missouri, dans le comté de Saint-Charles, a annoncé la police locale. Charles Edward Anderson Berry Sr a été trouvé inanimé par les secouristes et son décès a été prononcé à 13 h 26 locales, a-t-elle précisé sur son compte Facebook.

Le chanteur guitariste, auteur de standards inoubliables comme Johnny B. Goode, Roll Over Beethoven ou Sweet Little Sixteen, était âgé de 90 ans.

Chuck Berry laisse une oeuvre immense, de Maybellene à Roll Over Beethoven et  Johnny B. Goode, qui a influencé plusieurs générations de musiciens. Auteur d’un grand nombre de classiques du rock, il a composé des dizaines de tubes des années 50, 60 et 70, parmi lesquels Sweet Little Sixteen,School Days ou My Ding a Ling.

De coiffeur à rock star

Surnommé « Crazy legs » - pour son jeu de jambes sans égal -, Chuck Berry est né le 18 octobre 1926 à Saint Louis (Missouri). Il apprend la guitare jazz durant son enfance, tout en accumulant les petits boulots et en flirtant avec la délinquance.

Devenu coiffeur, marié et père de famille, il arrondit ses fins de mois en jouant de la guitare dans des clubs, lorsqu’il est remarqué par le bluesman Muddy Waters.

En 1955, il enregistre sa première chanson, Maybellene, qui devient un tube phénoménal et marque pour lui le début de dix années de succès. Chuck Berry enregistre ensuite Thirty Days, No money down et Roll Over Beethoven (1956), avant d’enchaîner les tubes : School Days et Rock and Roll Music en 1957, Sweet Little Sixteen, Carol et Johnny B. Goode en 1958, Little Queenie, Memphis Tennessee et Back in the USA en 1959.

Héros des Blancs

A la fin des années 50, son succès est gigantesque, ses chansons sont partout et il parvient, avec des thèmes simples et universels exaltant les préoccupations des adolescents - la fête, le flirt, les voitures, l’école - à devenir le héros d’une jeunesse blanche fascinée par le rock.

Sa carrière est ensuite freinée par une condamnation en 1961 et un séjour de deux ans en prison pour une affaire de moeurs. A sa sortie, il traverse une période difficile, tandis que ses standards commencent à être repris par des groupes européens comme les Beatles ou les Rolling Stones. En février 1972, lors d’une émission de télévision, John Lennon (1940-1980), avait été affirmatif : « si vous chercher un autre nom à donner au rock’n’roll, vous devez l’appeler Chuck Berry ».

Chuck Berry ne renoue avec le succès qu’au début des années 70, avec My Ding A Ling (1972), qui le replace au sommet des hits parades. Il multiplie alors les tournées, monnayant très cher ses apparitions.

Album posthume

Défrayant à nouveau occasionnellement la chronique par ses démêlés avec la justice, le chanteur se retire ensuite peu à peu, continuant cependant à donner des concerts, de plus en plus espacés.

Le jour de son 90e anniversaire il avait créé la surprise en annonçant la sortie d’un nouvel album, son premier depuis près de 40 ans.

Sobrement intitulé Chuck, l’album a été enregistré dans des studios près de Saint-Louis et devait sortir dans le courant de cette année.