Thierry Omeyer et Daniel Narcisse en 2013, lorsqu’ils jouaient pour le club allemand de Kiel. | ANGELIKA WARMUTH / AFP

Une page de l’histoire du handball français va se tourner avec la retraite internationale du gardien Thierry Omeyer et du demi-centre ou arrière Daniel Narcisse, deux des joueurs les plus titrés du sport français.

La nouvelle, annoncée dimanche par la chaîne France 2, n’a pas été confirmée par la Fédération française de handball (FFHB), qui a pourtant convoqué pour mardi à Paris une conférence de presse « en présence de joueurs de l’équipe de France ».

Omeyer et Narcisse ont été, avec Nikola Karabatic, leur coéquipier au Paris-Saint-Germain, les acteurs les plus prestigieux de la fabuleuse aventure du hand français.

Apothéose

Arrivés en bleu au tournant des années 1990-2000, ils ont bâti un palmarès incomparable et fait de la France la grande puissance de leur sport. Avec les « Costauds » de Daniel Costantini d’abord, puis surtout les « Experts » de Claude Onesta, ils ont empoché deux titres olympiques en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres, trois européens en 2006, 2010 et 2014, cinq mondiaux pour Omeyer (2000, 2009, 2011, 2015, 2017) et quatre pour Narcisse, qui en a manqué un (2011) sur blessure.

Ils ont disputé leur dernière compétition internationale en janvier au Mondial en France: une fin en apothéose avec une victoire en finale sur la Norvège devant le public de Bercy, quelques mois après la déception de la deuxième place à Rio.

En club aussi, les deux stars ont tout gagné: la Ligue des champions avec les Allemands de Kiel, les championnats d’Allemagne et de France à plusieurs reprises, ainsi que toutes les coupes et récompenses individuelles... Ils ont été couronnés « joueurs de l’année » par la Fédération internationale, l’équivalent du Ballon d’or dans le handball (Omeyer en 2008 et Narcisse en 2012).

Objectif : la Ligue des champions

Omeyer (345 sélections), Alsacien d’une taille relativement modeste pour un gardien (1,92 m), a commencé à Sélestat puis a longtemps joué à Montpellier, avant de rejoindre la grosse écurie allemande de Kiel. Le PSG l’a fait venir en 2014 pour tenter de conquérir l’Europe. Impassible sur sa ligne, il était -et reste- capable d’écoeurer une équipe à lui tout seul avec ses réflexes époustouflants.

Narcisse (298 sélections) était lui l’un des joueurs les plus spectaculaires du monde. Surnommé « Air France » pour sa détente, le Réunionnais d’1,89 m, jouant arrière ou demi-centre, a débloqué nombre de situations avec son démarrage et son bras droit fulgurants.
Malgré leur âge, ils ont pris le temps de la réflexion pour annoncer leur retraite internationale. Il faut dire que le niveau qu’il montre toujours en club avait de quoi les faire hésiter, même si Narcisse a moins de temps de jeu et Omeyer moins de régularité qu’il y a quelques années.

Ils poursuivront d’ailleurs leur carrière en club, leur dernier grand objectif étant de gagner la Ligue des champions avec le PSG. Pourquoi pas cette année.

Avec la prise de distance de Claude Onesta, remplacé aux commandes de l’équipe de France depuis le Mondial par le tandem Didier Dinart et Guillaume Gille, deux autres membres éminents de la génération Omeyer-Narcisse, l’équipe de France, au sein de laquelle Luc Abalo et Mickaël Guigou sont maintenant les anciens, fera un pas de plus dans une nouvelle ère à l’Euro 2018.