Le père de Madhis Keshavarz, d’origine iranienne, est décédé aux Etats-Unis alors que sa famille n’a pas pu venir d’Iran pour être à son chevet. | ROBYN BECK / AFP

Dimanche 19 mars

  • Le juge d’Hawaï tient bon

Un juge fédéral hawaïen a rejeté dimanche la « demande de clarification », faite par le gouvernement américain, à propos de la décision qu’il avait prise cette semaine de bloquer le nouveau décret anti-immigration de Donald Trump.

Le juge Derrick Watson a déclaré qu’il n’y avait rien de pas clair dans la décision qu’il avait rendue mercredi dernier et que le gouvernement ne pouvait pas demander d’introduire une nouvelle objection, qu’il n’avait pas faite durant l’audience. M. Watson avait conclu que le décret contenait des « évidences significatives et non discutables de motif religieux » et en avait bloqué tous les aspects. Deux jours plus tard, le gouvernement lui avait demandé de clarifier que sa décision ne concernait que les ressortissants des six pays principalement musulmans concernés et pas la décision de bloquer l’entrée de réfugiés.

Donald Trump avait qualifié cette décision d’« abus judiciaire sans précédent ». Une demi-douzaine d’états américains sont en train de tenter de bloquer le décret.

La citation du jour

  • Meetup s’organise contre Trump
« C’est une chose pour un PDG de dire, “Je vais me battre contre un politicien”. C’en est une autre pour une entreprise de mobiliser les gens elle-même ».

Le site communautaire Meetup, dont le siège est basé à New York, a l’intention d’établir un partenariat avec un ancien conseiller de Hillary Clinton pour coordonner la protestation des 120 000 membres de groupes anti-Trump de la plateforme. Son président, Scott Heiferman, a expliqué que les groupes seraient classés sous le nom #Resist pour donner une infrastructure aux petits groupes isolés. « C’est une chose pour un PDG de dire, Je vais me battre contre un politicien”. C’en est une autre pour une entreprise de mobiliser les gens elle-même », a déclaré M. Heiferman.

Un pari risqué pour un site internet qui rassemble des millions d’utilisateurs autour de leurs passions, de la randonnée aux langues en passant par les supporters de Donald Trump eux-mêmes.

Le tweet du jour

  • L’Allemagne répond aux accusations de dette

L’Allemagne « doit d’énormes sommes d’argent » à l’Otan et aux Etats-Unis qui lui « fournissent une défense très puissante et très coûteuse », avait tweeté samedi le président américain, moins de 24 heures après sa première rencontre en personne avec la chancelière allemande à la Maison Blanche.

« Il n’existe pas de compte où sont enregistrées des dettes au sein de l’Otan », a dit sèchement Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel, dans un communiqué dimanche.

Pour tenter d’amadouer l’administration Trump, Angela Merkel a bien réaffirmé que son pays entendait respecter un engagement pris à l’Otan en 2014, qui prévoit que les pays membres augmentent leurs dépenses militaires jusqu’à 2 % de leur Produit intérieur brut dans un délai de 10 ans.

L’Allemagne n’est aujourd’hui qu’à 1,2 % et peu de pays de l’Otan atteignent le niveau de 2 %.

En bref

  • Neil Gorsuch entendu par la Cour suprême

Les auditions de confirmation du juge Neil Gorsuch, désigné par Donald Trump pour siéger à la Cour suprême, débutent ce lundi au Sénat. Les républicains ne disposent pas des soixante voix nécessaires pour la circonstance, puisqu’ils n’y comptent que 52 élus sur 100.

Les élus démocrates pourraient faire barrage à ce protestant anti-avortement, mais une épreuve de force n’est pas sans danger pour la minorité démocrate du Sénat. Donald Trump n’exclut pas de recourir à « l’option nucléaire » en cas de filibuster, le terme qui désigne, au Congrès, l’obstruction parlementaire. Il s’agirait en l’occurrence de supprimer ce seuil de soixante voix nécessaire pour obtenir le feu vert du Sénat, et de le remplacer par une majorité simple.

Juge en cour d’appel, Neil Gorsuch, 49 ans, a d’abord travaillé dans le privé, avant de rejoindre le ministère de la justice, puis d’être nommé par George W. Bush en 2006. Pour plusieurs médias américains, il était perçu comme le choix le moins polémique pour la Cour suprême.

  • Un procureur pour surveiller l’administration Trump

Le procureur général de New York, le démocrate Eric Schneiderman, a embauché l’un des meilleurs procureurs anti-corruption du pays qui aura pour mission de se concentrer sur les affaires qui impliquent l’administration Trump, révèle le Wall Steet Journal. Howard Master travaillait auparavant pour le procureur de Manhattan, Preet Bharara, qui vient d’être limogé par le président des Etats-Unis.

  • Al Sissi à Washington

Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi sera reçu à Washington le 3 avril prochain à l’invitation du président américain Donald Trump, a annoncé dimanche la Maison blanche.

Les deux dirigeants s’étaient entretenus par téléphone le 23 janvier, soit deux jours après l’entrée en fonction de Donald Trump. Ils avaient discuté d’un renforcement de la lutte contre le terrorisme et le président américain avait souligné son attachement aux relations bilatérales, avaient indiqué les deux gouvernements à l’époque.

Ce déplacement sera la première visite d’Etat du président Sissi aux Etats-Unis depuis son élection à la présidence en 2014, un an après avoir organisé l’éviction du président Mohamed Morsi issu des Frères musulmans.

Le prédécesseur de Donald Trump, le démocrate Barack Obama, avec qui il avait des relations tendues, ne l’a jamais invité.