L’évacuation des corps et des survivants de l’attaque d’un bateau de migrants au large du Yémen, le 17 mars 2017, à Hodeida. | © ABDULJABBAR ZEYAD / Reuters / REUTERS

Voulant « empêcher que cela se reproduise », l’ONU a demandé lundi 20 mars à toutes les parties au conflit du Yémen de faire la lumière sur l’attaque contre un navire de migrants somaliens qui a fait plus de 40 morts vendredi dernière au large des côtes yéménites.

« Beaucoup de questions restent sans réponse sur les circonstances de cet événement horrible. Nous appelons toutes les parties au conflit à mener les enquêtes appropriées pour établir les responsabilités », a déclaré le Haut vCommissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans un communiqué.

Plus de quarante Somaliens (42 selon l’ONU), dont des femmes et des enfants, ont été tués tôt vendredi dans l’attaque d’une embarcation à bord de laquelle se trouvaient quelque 150 réfugiés, au large de Hodeida, sur la mer Rouge. L’origine de l’attaque n’a pas encore été déterminée.

« Les civils supportent de façon disproportionnée les conséquences du conflit et de la crise humanitaire au Yémen », a déploré M. Grandi lundi, ajoutant que « seule une solution politique peut mettre un terme aux souffrances et à la misère actuelles. »

La coalition dément toute responsabilité

Vendredi, les rebelles houthistes, maîtres de Hodeida et de la capitale, Sanaa, ont accusé la coalition arabe sous commandement saoudien qui leur mène la guerre depuis mars 2015. Riyad a démenti. La zone de Hodeida est « dangereuse », « un lieu de trafic d’armes en l’absence de l’ONU », avait rappelé le général saoudien Ahmed Assiri, porte-parole de la coalition.

La coalition, qui soutient le pouvoir yéménite dans sa lutte contre les rebelles, a répété, dans un communiqué dimanche, qu’elle « n’était pas responsable de l’attaque » et qu' « il n’y avait pas eu de tirs de la part des forces de la coalition vendredi dans la zone ». Elle a appelé à « ce que le port de Hodeida soit placé immédiatement sous la supervision des Nations unies ».

Sur les trois millions de Yéménites qui ont fui les combats, deux millions ne sont toujours pas rentrés chez eux. Le Yémen accueille également près de 280 000 réfugiés et demandeurs d’asile, la plupart originaires de Somalie.