Le directeur du FBI James Comey va être entendu lors d’une audition lundi 20 nmars sur les accusations de collusion de la Russie avec la campagne présidentielle américaine et les allégations de mise sur écoute de Donald Trump envers son prédécesseur. | JUSTIN SULLIVAN / AFP

Y avait-il collusion entre le camp Trump et la Russie pour influencer l’élection présidentielle ? Et le président des Etats-Unis avait-il été mis sur écoute par son prédécesseur lors de la campagne présidentielle de 2016 ? Une audition publique du directeur du FBI, James Comey, et de Mike Rogers, le patron des « grandes oreilles » américaines, la NSA, doit avoir lieu lundi 20 mars devant la commission sur le renseignement de la Chambre des représentants, et devrait peut-être permettre d’apporter de premiers éléments de réponse.

L’événement est très attendu car il verra pour la première fois des responsables du renseignement américain répondre publiquement à des questions sur ces sujets qui enveniment la vie politique américaine depuis des semaines.

Bien que tous les parlementaires qui ont été informés par les services de renseignement aient indiqué qu’il n’existait pas de preuve d’écoutes à la Trump Tower, notamment, la nouvelle administration se refuse toujours à mettre ce dossier derrière elle.

Concernant la Russie, le renseignement américain avait publié, début janvier, un rapport indiquant que la Russie avait piraté les comptes de responsables démocrates et tenté, plus généralement, de peser sur le scrutin présidentiel pour avantager Donald Trump.

Mais il n’existe pas de preuve que l’équipe de l’homme d’affaires a été impliquée dans cette campagne de déstabilisation, a affirmé dimanche le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, le républicain Devin Nunes, sur la chaîne Fox News. Pas de preuve non plus, a-t-il expliqué, de la mise sur écoute de la Trump Tower avant l’élection.

Réorienter le débat

A la veille de l’audition du directeur du FBI James Comey, M. Nunes a ostensiblement cherché, à l’unisson avec d’autres élus, à réorienter le débat vers la question des fuites émanant du renseignement. Pour lui, à la différence des allégations portant sur les liens entre le camp Trump et la Russie ou la mise sur écoute supposée de la Trump Tower, il est établi que ce délit-là « a bien été commis ».

L’enquête en cours doit ainsi faire la lumière sur l’origine de la fuite qui a révélé les contacts entre Michael Flynn et l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, contraignant le conseiller pour la sécurité nationale de Donald Trump à démissionner quelques jours seulement après sa nomination, a insisté M. Nunes.

Si le renseignement peut intercepter des communications entre un citoyen américain et un ressortissant étranger, il n’est pas admissible que le nom du premier soit dévoilé publiquement, a martelé l’élu.

Interrogé dimanche sur la chaîne Fox Business, le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer s’est demandé pourquoi une enquête criminelle n’était pas diligentée pour établir l’origine des informations. Le FBI a jusqu’ici refusé de confirmer ou d’infirmer l’existence d’une enquête formelle.

Trump appelé à s’excuser

Sean Spicer a expliqué que les investigations concernant les écoutes n’étaient pas terminées et qu’il fallait attendre les conclusions définitives. « Ce n’est pas forcément aussi bizarre que le suggère la presse », a appuyé le sénateur républicain Ted Cruz au sujet des écoutes. « Nous savons que l’administration Obama a visé des ennemis politiques », a-t-il affirmé, sans donner d’exemple. Mais, au même titre que d’autres dossiers, cette polémique divise au sein du parti républicain et plusieurs élus aimeraient en finir.

Elu républicain à la Chambre des représentants, Will Hurd a suggéré dimanche à Donald Trump de présenter ses excuses, au sujet de ces écoutes en général et plus particulièrement au Royaume-Uni pour avoir laissé entendre que le renseignement britannique y avait contribué. « Le FBI doit vraiment tout mettre à plat », a estimé la cheffe de file démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. « Parce que l’administration a décidé qu’elle pouvait dire n’importe quoi en toute impunité et c’est très dommageable. »