François Thierry, l’ancien chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris), le 14 décembre 2012, à Nanterre. | PATRICK KOVARIK / AFP

L’enquête sur la saisie record de 7 tonnes de cannabis en 2015 entache une nouvelle fois des policiers de l’office de lutte antidrogue. Quatre d’entre eux, dont l’ancien chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), François Thierry, ont été placés en garde à vue lundi 20 mars à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », a-t-on appris de source judiciaire. Parmi les quatre policiers convoqués se trouve également l’ancien adjoint de François Thierry à l’Ocrtis, a précisé la source judiciaire.

Les enquêteurs s’interrogent sur les pratiques de la police en marge de la saisie, le 17 octobre 2015, de 7 tonnes de cannabis, boulevard Exelmans à Paris, par la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Les enquêteurs souhaitent entendre les policiers sur leurs liens avec les indicateurs, acteurs controversés mais essentiels pour les investigations.

Saisie record de 7 tonnes de cannabis

Cette affaire hors norme débute par une saisie elle-même record, réalisée à Paris il y a deux ans. Le 17 octobre 2015, en fin de journée, les agents de la DNRED saisissent 7,1 tonnes de cannabis entreposées dans trois fourgonnettes boulevard Exelmans, dans le 16e arrondissement. Il s’agit de la plus importante saisie jamais réalisée dans la capitale.

L’opération, à l’époque encensée par le président de la République, François Hollande, avait très vite été entachée de soupçons entourant le rôle trouble d’un indicateur, Sofiane Hambli, sur fond de rivalités entre services de douanes et de police. La juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris suspecte en effet cet indic – « traité » en personne par François Thierry – d’avoir été le principal bénéficiaire d’une « livraison surveillée » pilotée par l’Ocrtis de plusieurs tonnes de cannabis en provenance du Maroc.

Cette affaire avait entraîné à titre préventif le départ de François Thierry de la direction de l’Octris en 2016.