Deux hommes sont depuis lundi en garde à vue pour leur éventuel rôle dans la fourniture d’un revolver à grenaille, dont était muni Ziyed Ben Belgacem à l’aéroport d’Orly samedi quand il a attaqué des militaires, avant d’être abattu, a appris mardi 21 mars l’Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire.

Agés de 30 et 43 ans, les deux suspects faisaient l’objet de mandats de recherche depuis dimanche, lorsqu’ils ont été identifiés grâce à des renseignements fournis aux enquêteurs et aux investigations téléphoniques, a précisé cette source. Le plus jeune est soupçonné d’avoir remis l’arme à Ziyed Ben Belgacem, dans les jours qui ont précédé les faits, tandis que l’autre est soupçonné d’avoir été présent lors de la remise. Selon une source proche de l’enquête, les premières investigations montrent qu’aucun des deux ne semble graviter dans la mouvance islamiste radicale.

L’homme de 30 ans a été arrêté en état d’ébriété, lundi, lors d’un contrôle routier, avant d’être placé en garde à vue dans l’enquête du parquet antiterroriste sur les faits d’Orly.

Motivations floues

Déjà condamné plusieurs fois par la justice pour des faits de droit commun, Ziyed Ben Belgacem, 39 ans, a été tué samedi matin par des soldats de l’opération « Sentinelle » qu’il venait d’attaquer à l’aéroport d’Orly, réussissant à s’emparer du fusil d’assaut d’une jeune militaire. Au moment de l’attaque, il a crié être « là pour mourir par Allah », selon le procureur de Paris, François Molins. L’homme n’était pas fiché « s » (sûreté de l’Etat) mais avait été signalé pour « radicalisation » lors d’un séjour en prison en 2011-2012.

Mais ses motivations restent floues et les interrogatoires des deux hommes soupçonnés pour la remise de l’arme permettront peut-être aux enquêteurs d’en savoir plus. D’après les analyses toxicologiques, il était sous l’emprise de l’alcool de cannabis et de cocaïne au moment des faits.