Google a été critiqué pour avoir laissé des publicités apparaître sur des vidéos haineuses sur YouTube. | David Paul Morris / AFP

« Nous avons des règles très strictes concernant les endroits où sont censées apparaître les publicités Google, et dans la grande majorité des cas, ces règles et nos outils fonctionnent comme prévu. Mais parfois, cela ne marche pas comme il faudrait. » Dans un communiqué aux allures de mea culpa publié lundi 21 mars, le directeur commercial de Google Philipp Schindler annonce de nouvelles mesures, après la polémique qui a visé ces derniers jours au Royaume-Uni YouTube, la plate-forme de vidéos de Google.

Tout a commencé avec une enquête du Times publiée vendredi, révélant que des publicités s’affichaient sur des vidéos haineuses – les annonceurs servaient donc indirectement à financer les auteurs de ces vidéos. A la suite de ces révélations, plusieurs marques ont annoncé qu’elles retiraient leurs publicités de la plate-forme : les banques HSBC, Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland, l’agence Havas, qui représente pas moins de 240 clients, l’Agence des transports de Londres, des médias comme la BBC ou le Guardian mais aussi le gouvernement britannique lui-même.

Google promet une modération « plus efficace »

En réponse à ces critiques, Google a promis d’adopter « une position plus dure » à l’encontre des contenus problématiques et a proposé de nouvelles règles et outils pour éviter que des publicités ne se retrouvent à nouveau sur ce type de contenus. L’entreprise promet ainsi qu’elle se montrera « plus efficace » pour supprimer la publicité des contenus « attaquant ou harcelant des personnes en raison de leur race, de leur religion ou de leur genre ». Google veut aussi faire en sorte que les publicités n’apparaissent que chez les vidéastes participant au YouTube Partner Program, qui leur permet de monétiser leurs vidéos sous certaines conditions, notamment de qualité et de respect des règles.

Google entend aussi donner plus de contrôle aux annonceurs sur le type de vidéos et de sites sur lesquelles leurs publicités apparaîtront. Par défaut, elles ne seront diffusées que sur les contenus jugés les plus « sûrs » par Google, et « les marques pourront choisir si elles veulent faire de la publicité sur des types de contenus plus larges ». Dans le futur proche, l’entreprise veut également permettre aux annonceurs d’exclure certaines chaînes et de contrôler plus finement les endroits où leurs publicités apparaissent.

Cela suffira-t-il ? Le fonctionnement des publicités sur Google et YouTube étant automatisé, il paraît difficile d’éviter tout dérapage. Mais la polémique aura sans doute servi d’avertissement à Google qui, en renforçant ses règles et en promettant d’agir plus efficacement, parviendra peut-être à limiter les dégâts.