Rose pour les filles, bleu pour les garçons : dès la maternité, les cadeaux de naissance annoncent la couleur. Et enferment les enfants dans les stéréotypes, selon la photographe britannique Kirsty Mackay, auteure du travail My Favourite Colour Was Yellow.

Habiller les filles en rose est-il une évidence ? se demande la photographe britannique Kirsty Mackay. | Kirsty Mackay/Institute

« Quand ma première fille est née, je ne lui ai rien acheté de rose et pourtant, on a très vite été envahi, à tel point qu’on avait assez de vêtements roses pour faire des lessives séparées. J’ai voulu comprendre comment on en était arrivé là. » En interrogeant les petites filles qu’elle a photographiées et leurs mères, elles découvrent que la majorité d’entre elles n’ont pas davantage choisi d’être noyées dans le rose. « La plupart des enfants et des parents considèrent cela comme une évidence. »

À la fin du XIXe siècle, le rose était une couleur plutôt recommandée pour les garçons. | Kirsty Mackay/Institute

Kirsty Mackay rappelle pourtant que le rose n’a été attribué aux filles que récemment. Avant les années 1950, rose et bleu pastel étaient portés indifféremment par les enfants, le rose étant même recommandé à la fin du XIXe siècle pour les garçons. La photographe considère que son travail est politique. Il fait écho aux mouvements ultraconservateurs qui prospèrent au Royaume-Uni comme en France. « J’ai grandi dans les années 1970 et les choses étaient plus neutres, moins sexuées. » Malgré les progrès du féminisme, Kirsty Mackay considère que ce triomphe du rose témoigne « d’un pas en arrière » de la société.

« My Favourite Colour Was Yellow », de Kirsty Mackay (en anglais) sur www.kirstymackay.com

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