Ami proche de Marine Le Pen, président dans les années 1990 du Groupe union défense (GUD), syndicat étudiant d’extrême droite « antisioniste » et « anticapitaliste », Frédéric Chatillon a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il était bien salarié de la campagne présidentielle du Front national, mardi 21 mars, à la suite de révélations du Canard enchaîné.

D’après l’hebdomadaire satirique, M. Chatillon est depuis le 2 novembre chargé de mission dans la campagne de Marine Le Pen pour 2 550 euros brut mensuels pour un mi-temps avec des fonctions de « coordinateur technique du print et du web ».

Un dirigeant du parti avait déjà dit à l’AFP que M. Chatillon était salarié de la campagne, mais d’autres sources internes confirmaient simplement sa présence quasi quotidienne à L’Escale, le QG de campagne parisien de la candidate du parti d’extrême droite.

Accusations d’antisémitisme

Frédéric Chatillon est considéré par la justice comme le personnage central du système organisé par le FN depuis 2011 pour ses campagnes électorales, ce qui lui vaut, dans deux enquêtes distinctes, un renvoi en correctionnelle et une mise en examen.

Dans un livre sorti mercredi, Marine est au courant de tout (Flammarion), des témoignages, dont celui de l’eurodéputé ex-FN Aymeric Chauprade, accusent M. Chatillon d’antisémitisme, voire de vouer une admiration au nazisme.

Sa présence et sa réputation sulfureuse troublent en interne. « Frédéric Chatillon, je ne le fréquente pas. S’il était quelque part, je n’y resterais pas », assurait par exemple dimanche à l’AFP le député du Gard apparenté FN, Gilbert Collard. Louis Aliot, vice-président du FN, s’inquiète lui aussi parfois de la place des « gudards » dans le parti.