Bruno Le Roux s’apprête à quitter le ministère de l’intérieur, mercredi 22 mars. | CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

La démission, mardi 21 mars, de Bruno Le Roux du ministère de l’intérieur est un épisode de plus dans le feuilleton des membres du gouvernement contraints de quitter leur poste depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, en mai 2012. Avant M. Le Roux – qui a quitté la Place Beauvau quelques heures après l’ouverture d’une enquête préliminaire du parquet national financier sur l’emploi de ses filles comme collaboratrices parlementaires –, trois autres ministres furent contraints d’annoncer leur démission à la suite de révélations compromettantes, et une ne fut pas reconduite à l’occasion d’un remaniement. Petit rappel chronologique.

  • Jérôme Cahuzac, en mars 2013

Jérôme Cahuzac, lors du premier jour de son procès, le 8 février 2016. | LIONEL BONAVENTURE / AFP

Le 19 mars 2013, le ministre du budget Jérôme Cahuzac est contraint à la démission trois heures après l’annonce par le parquet de Paris de l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment présumé de fraude fiscale. Il niait pourtant depuis plusieurs mois être détenteur d’un compte en Suisse comme l’en accusait le site d’information Mediapart. Le 2 avril, il reconnaît détenir un compte non déclaré à l’étranger.

L’ancien ministre est condamné le 8 décembre 2016 à trois ans de prison ferme sans aménagement de peine et à cinq ans d’inéligibilité. Il fait appel et reste donc libre en attendant ce procès prévu en 2017.

A la suite de cette affaire, les ministres sont tenus de publier leur patrimoine, et deux lois sur la transparence de la vie publique sont adoptées.

  • Yamina Benguigui, en mars 2014

Yamina Benguigui, en mars 2014, dans la cour de l’Elysée. | ALAIN JOCARD / AFP

Le 31 mars 2014, la ministre déléguée à la francophonie Yamina Benguigui, soupçonnée d’avoir menti sur sa déclaration de patrimoine, n’est pas reprise dans le gouvernement de Manuel Valls remanié après les élections municipales.

En septembre 2015, elle est relaxée pour ses défauts de déclarations de patrimoine mais reconnue coupable pour une déclaration d’intérêts incomplète. Elle est condamnée en appel le 27 septembre 2016 à un an d’inéligibilité, à deux mois de prison avec sursis et à 5 000 euros d’amende. Yamina Benguigui s’est pourvue en cassation, ce qui lui permet de continuer à siéger au Conseil de Paris, en tant qu’élue non inscrite.

  • Thomas Thévenoud, en septembre 2014

Thomas Thévenoud, à l’Assemblée nationale, en novembre 2014. | © Charles Platiau / Reuters / Reuters

Le 4 septembre 2014, neuf jours seulement après sa nomination, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur Thomas Thévenoud démissionne du gouvernement Valls, après avoir reconnu des « retards de déclaration et de paiement » au fisc. Le premier ministre met officiellement fin aux fonctions de son secrétaire d’Etat « à sa demande et pour des raisons personnelles ».

Thomas Thévenoud doit être jugé pour fraude fiscale le 19 avril 2017 devant le tribunal correctionnel de Paris, après avoir annoncé, le 10 mars, qu’il arrêterait la politique à la fin de son mandat en cours de député.

  • Kader Arif, en novembre 2014

Kader Arif, en septembre 2014. | MARTIN BUREAU / AFP

Le 21 novembre 2014, le secrétaire d’Etat aux anciens combattants Kader Arif, cité dans une enquête pour favoritisme, présente sa démission au président Hollande. L’enquête a pour but de vérifier si deux sociétés d’organisation de spectacles successives, dirigées par des membres de son entourage, ont pu bénéficier de favoritisme pour remporter deux marchés de plusieurs millions d’euros avec la région Midi-Pyrénées, où Kader Arif a son implantation locale.

Il démissionne quelques heures après l’annonce d’une perquisition à ce sujet menée le 6 novembre dans un service du ministère de la défense. Une information judiciaire est ouverte par le parquet national financier en novembre 2015, et l’enquête sur des soupçons de favoritisme est en cours. Kader Arif est toujours député socialiste.