Louis Schweitzer, le président d’Initiative France, à Lyon, le 31 octobre 2014. | © Robert Pratta / Reuters / REUTERS

« Lorsqu’on lance son entreprise, bénéficier d’une aide est un vrai plus, car on est parfois dépassé face aux défis du quotidien ». Bruno Torres sait de quoi il parle. En 2013, il crée La Baleine, une microbrasserie parisienne. Rapidement, il croule sous les tâches administratives, qu’il a du mal à gérer. « J’étais seul, ce n’était vraiment pas évident », se souvient-il.

Heureusement, il peut compter sur son « parrain », un chef d’entreprise avec lequel il peut échanger. « Il m’a installé un système informatique pour faciliter les saisies administratives, se souvient-il. Trois ans plus tard, j’ai toujours des contacts avec lui. Ses conseils m’ont beaucoup aidé ». M. Torres a bénéficié de ce parrainage jusqu’en 2016, grâce au programme du réseau Initiative France.

Cette association aide à la création et à la reprise d’entreprises. Avec ses 16 000 bénévoles, 900 salariés et 223 plateformes locales, il s’agit de l’un des plus importants réseaux d’accompagnement en France. En 2016, il a soutenu la création de 10 034 sociétés et la reprise de 5 365 autres, selon les chiffres publiés mardi 21 mars. La plupart d’entre elles comptent moins de 5 salariés. « Nous avons participé à la création de 30 570 emplois en 2016 », se félicite Louis Schweitzer, le président de l’association, ancien PDG de Renault et ex-président de la Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité.

Un dispositif encore méconnu

Pour bénéficier de ce réseau, les porteurs de projets défendent leur dossier devant une commission. « Nous n’acceptons pas tout le monde, le projet doit être viable », indique M. Schweitzer. Après la sélection, les futurs entrepreneurs peuvent obtenir un prêt à taux zéro sur cinq ans allant de 5 000 à 25 000 euros (9 400 euros en moyenne) et sont accompagnés pendant 3 ans.

« Ce prêt leur permet d’arriver devant les banques avec un minimum de fonds propres et surtout la garantie que le dossier est sérieux, car il est passé à travers nos filtres », souligne M. Schweitzer, qui met en avant le bilan de la structure. Trois ans après leur création, 90 % des entreprises épaulées sont toujours en activité, soit 20 points de plus que la moyenne nationale. « Ce soutien est un atout essentiel pour ces structures », commente-t-il.

Malgré ces résultats engageants, seuls 39 % des entrepreneurs font appel à un réseau d’accompagnement, selon une étude de l’AFE (Agence France entrepreneur). D’où la volonté affichée par l’association de mieux se faire connaître, notamment en s’implantant dans les quartiers prioritaires. L’organisation a en effet pour objectif de lutter contre les discriminations et les inégalités. « Dans certains quartiers, le seul moyen de trouver un emploi, c’est de le créer. C’est pourquoi nous voulons investir davantage nos forces en banlieue », explique M. Schweitzer. En 2016, 700 porteurs de projets aidés par la structure ont implanté leur société dans un quartier dit prioritaire. L’objectif est de doubler ce chiffre cette année.