Ivanka avec son père Donald Trump, le 11 janvier. | TIMOTHY A. CLARY / AFP

Le vendredi 17 mars, trois patrons (Siemens, BMW, Schaeffler) avaient pris place, avec l’ambassadeur d’Allemagne, au premier rang de la délégation allemande à l’occasion de la conférence de presse du président Donald Trump et de la chancelière Angela Merkel. Leur faisaient face le secrétaire au commerce, le vice-président Mike Pence, le conseiller et gendre du président, Jared Kushner, ainsi que sa femme, Ivanka, fille aînée de Donal Trump. Un peu plus tôt, cette dernière avait été placée à la droite de Mme Merkel à l’occasion d’une table ronde sur l’apprentissage.

Dépourvue de toute fonction officielle au sein de la nouvelle administration, Ivanka Trump est pourtant omniprésente aux côtés de son père, à l’occasion des visites qui se sont succédé à la Maison Blanche, comme le 1er février au retour du corps d’un soldat tombé au cours d’une opération au Yémen. Ivanka Trump côtoyait d’ailleurs, le 28 février, la veuve de Ryan Owens en tribune lors de l’hommage rendu par le président à l’occasion d’un discours prononcé devant les deux Chambres du Congrès.

Puissance du cercle familial

Cette place centrale a été officialisée le 20 mars. La jeune femme de 35 ans disposera désormais d’un bureau dans l’aile ouest de la Maison Blanche où travaillent le président et ses conseillers les plus proches. Selon le site Politico, elle devrait bientôt être autorisée à accéder aux documents classifiés qui y circulent, et devrait être équipée d’un téléphone protégé.

Dans sa vie antérieure, Ivanka Trump jouait déjà un rôle de premier plan aux côtés de son père. Elle était vice-présidente de la Trump Organization, avec ses deux frères Donald Jr. et Eric. La puissance de ce cercle familial a pu être mesurée à de nombreuses reprises par la déférence des conseillers du président.

Lorsque ce dernier avait tempêté contre la décision d’une grande chaîne de magasins de retirer les articles portant la griffe de la jeune femme, Kellyanne Conway avait invité les Américains à les acheter, s’attirant les remontrances du bureau du gouvernement chargé des questions d’éthique.

Elle devrait bientôt être autorisée à accéder aux documents classifiés et devrait être équipée d’un téléphone protégé

A la Maison Blanche, selon les observateurs attentifs, les « New-Yorkais », le couple Kushner et l’ancien de Goldman Sachs, Gary Cohn, conseiller économique du président, formeraient un axe distinct de celui constitué par les « nationalistes », les conseillers Stephen Bannon et Stephen Miller, ainsi que le chief of staff ( « chef de cabinet ») Reince Priebus. Selon cette analyse, les « New-Yorkais » défendraient des positions plus modérées, notamment sur l’environnement.

La visite de l’ancien secrétaire d’Etat républicain, James Baker, venu plaider pour une taxe carbone défendue dans les colonnes du New York Times avec son prédécesseur George Shultz, aurait donné lieu, comme l’a confirmé mardi le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, à une discussion « vigoureuse ». Si ce rapport des forces est pertinent, on constatera que les « New-Yorkais » n’ont pas marqué beaucoup de points jusqu’à présent.